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The Last Of Us Naughty Dog Affiche

The Last of Us – L’Antre du Greil

L’attente est enfin terminée. Des mois que l’on entend parler d’une bombe en approche sur PS3, réalisée par Naughty Dog (dont les principales réalisations, Crash Bandicoot, Jak and Daxter et Uncharted n’ont pas besoin d’être présentées) L’E3 passé, il est temps de découvrir The Last of Us, l’un des derniers must-have de cette bonne vieille PS3, sorte de baroud d’honneur magistral de la console de troisième génération de Sony. En attendant les hits de fin d’année, il nous est donc proposé de rejoindre Joel et Ellie pour une petite balade en enfer prometteuse.

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Un sujet à la mode : une épidemie incontrolable, l’humanité éteinte et quelques survivants

L’histoire reprend les codes devenus standard en matière de scénario post-apocalyptique avec quelques zombies au milieu : déjà, sachez qu’on ne parle plus de zombies, mais d’infectés. A l’instar de The Walkind Dead ou Je suis une Légende (oui, on va beaucoup en parler, vous vous en doutez…), The Last of Us évite le Z-word (nouveau tabou outre-Atlantique ?) et présente ses morts-vivants comme le fruit de la contamination des humains par un virus, transmis par les champignons. Dans la réalité, ce champignon infecte les fourmis et leur flingue le cerveau, les gars de Naughty Dog ont donc imaginé ce qu’il se passerait si cette infection se propageait mystérieusement aux hommes. Pour une fois que ce genre de scénario tiens la route deux minutes… La meilleure idée reste quand même de se situer 20 ans après la propagation de l’infection. Les survivants ont appris à faire avec les infectés et à vivre dans des zones de quarantaine. Du coup, sans la peur de se faire bouffer par le voisin, qu’est-ce qui leur reste à nos survivants ? La guerre, entre le gouvernement et la « résistance » ainsi que le pillage. Voilà, en gros, le tableau : vous incarnez le chanceux Joel qui doit amener la petite Ellie, d’un point A vers un point B (loin des zones de quarantaine bien-sûr, sinon c’pas drôle) et faire en sorte qu’elle ne soit pas bouffée par les infectées, capturée par le gouvernement ou violée par les pilleurs (n’ayons pas peur des mots bordel…) Pourquoi, comment ? C’est là tout l’intérêt du jeu qu’on vous laissera le soin de découvrir…

Une gamine née en enfer et son (presque) dévoué protecteur (qui a dit Bioshock 3 ?!)

Le scénario, sans être hyper inventif, est franchement efficace. On rentre très vite dans les chaussures de Joel et dès la fin de la première cinématique, on se prend d’affection pour lui. Sa rencontre avec Ellie et les liens qui vont en découler (et qui mettront bien entendu du temps à se tisser) sont tout aussi touchants. Le duo marche à merveille, même si c’est un peu téléphoné et « caricatural » : on ne cherche pas vraiment à surprendre un spectateur ayant déjà eu à faire à son lot d’histoires du même genre, mais juste à raconter l’histoire comme il faut. Vous en doutez, ils seront tour à tour confrontés à des situations qui mettront leur humanité à rude épreuve et la question des limites à repousser pour survivre n’est finalement jamais loin. Joel est le cinquantenaire rude, a qui l’infection a tout pris, qui a compris que la survie a un coût et qui n’a qu’un seul but dans la vie : voir le soleil se lever le lendemain matin. Ellie, quand à elle, a grandit dans ce monde apocalyptique et répond à la question tant de fois posée par Rick et Lori : « Avoir un enfant dans ce monde, qu’est-ce que ça donne ? » SOME LIL’ ASS KICKER vala ce que ça donne.

Oui parce que franchement, Ellie envoie très vite du grand pâté. Elle amusera quand elle essaie d’apprendre à siffler au milieu d’une ville en ruine, elle touchera part ses réaction face à la brutalité de son monde et elle vendra du rêve par son côté « J’ai 14 ans, mais j’me laisse pas marcher sur les pieds, connard *doigt d’honneur* ». Le tout sans oublier, bien entendu, de faire un peu sa crise d’ado au milieu du bordel. Alors oui, c’est très classique, les deux personnages opposés, la belle et la bête, qui vont apprendre à cohabiter pour survivre, mais ça marche encore une fois tant l’histoire et les personnages sont parfaitement ficelés, servis pas une narration à couper le souffle. L’histoire racontée tiens littéralement en haleine et on joue parfois au jeu comme on regarde un film. Sachez par ailleurs que si l’histoire tourne autour de Joel et Ellie, de nombreux alliés partageront leur aventure et feront un petit bout de chemin avec eux, assurant ainsi de ne jamais tomber dans la monotonie. On ne voudrait changer pour rien au monde les personnages présentés qui montrent différents effets d’une situation post-apocalyptique sur les personnalités : a la manière de The Walking Dead, The Last of Us montre comme une femme devient une amazone, un frère devient un protecteur et un vieux ronchon devient un ours solitaire (comment ça, ça change pas ? Ouais, bon, d’accord…)

Moi, ma bite et mon couteau…

Dans ce type de scénario, les personnages sont les piliers de l’édifice. En effet, pour reprendre The Walking Dead (SPOIL ALERT SEASON 2), la mort de Gale n’a aucun impact si le spectateur n’a pas appris à aimer le vieux carabinier a chemise à fleur (SPOIL ALERT OVER, et tu spoil spoil spoil, cette série qui te plaît…). Cette fois, les personnages participent à l’immersion dans le jeu et l’aspect survival. On est vraiment dedans jusqu’au cou. Les passages les plus angoissants sont notamment ceux où Joel doit se démerder tout seul. « Tout seul » prend alors tout son sens et on se sent ridiculement vulnérable dans un monde à l’hostilité sans limite. Les mécanismes de jeu renforcent cet aspect : contrairement au dernier Tomb Raider où il faut vraiment arroser sans regarder pour manquer de munitions, dans The Last of Us, chaque balle compte. Et contrairement à Dead Island, où on devient très vite une machine de guerre qui n’a peur de rien, chaque infecté qui se présente en face de vous est une réelle menace.

Si bien qu’on se prend vite à éviter les affrontements avec les PNJ et à a se faire tout petit pour éviter les menaces (ça m’a surpris, généralement, dans un jeu où on me conseille de me cacher, je lis « attaque ces petites salopes par derrière, comme un Greil dans une boîte échangiste ». Ici bah non…) On apprend donc très vite à survivre : préférer le corps à corps, compter ses balles, recharger toutes ses armes après chaque affrontement et jouir de plaisir quand on a deux cartouches restant dans le chargeur (PUTAIN C’EST NOEL ! « Non, moi c’est Joel… ») L’artisanat est aussi un allié précieux : en récupérant des médicaments, des matériaux et des éléments comme de l’alcool et des bandages, vous améliorer les compétences de survie de Joel, ses armes et lui créez des kits de soin ou des coktails molotov. Là encore, rien de nouveau sous les tropiques, mais si l’idée n’est pas neuve, son application parfaite enlève tout bémol à ces choix de gameplay.

Les infectés, c’est bien, les survivants, c’est pire

Il est donc réellement question de survie et Joel trouvera face à lui de quoi mettre ses nerfs à rude épreuve. Car quand on est content de pouvoir enfin combattre des hordes d’infectés sans chier dans notre froc, on doit quand même composer avec les ennemis encore humains, autrement plus coriaces. Aux zombies débiles mais nombreux et très TRES vindicatifs s’opposent les soldats que l’on croise en de diverses occasions, entraînés à tuer et ça se voit. Les mecs sont pas forcément des tireurs d’élite, certes, mais ils n’ont pas oublié d’être con. On se met à couvert ? Très bien, un coktail molotov fera l’affaire et si y en a pas en réserve, un copain fera le tour pour te surprendre par derrière tandis qu’un soldat canarde pour distraire ton attention. Dans les séquences d’action, il n’est ainsi pas rare de se faire prendre par surprise, comme un faisan, un PNJ ayant soigneusement fait le tour de la zone pour créer la surprise. Quand ils ne décident pas de lancer un assaut commun au moment où vous changez de chargeur. « IL A PLUS D’MUNITION, ON Y VA ! » « PUTAIN C’EST D’LA TRICHE MAMAN ! IL POUVAIT PAS ME VOIR RECHARGER, LE JEU TRICHE ! COMME A FIFA, C’EST UNE CONSPIRATION ! »

Dès lors, il faut courir, trouver une nouvelle couverture, flinguer à l’aveuglette, se soigner avec un kit qui met DES HEURES a faire effet… Les montées d’adrénaline sont bien là et c’est un bonheur. Et quand vous êtes finalement submergé, acculé dans un coin, sans balles dans le chargeur et trois ennemis prêts à vous tomber sur le rable, la dernière option est parfois de se battre. Et alors là, la grande foire aux bourre-pifs est ouverte. C’est bien simple, Joel est un brawler pûr, le mec qui cassait des mâchoires sur les parkings de bar à 3 heures du mat’ et ça se voit. Alors qu’on s’acharne sur un adversaire avec une brique ou une planche de bois, on ne peut s’empêche de ressentir la fameuse énergie du désespoir communiquée par le héros. Le mec donne tout, on prend une claque… Joel ressort généralement de ces corps à corps intenses avec le nez en sang ou une arcade ouverte. Le détail qui tue. Dans toutes ces situations, la vise reste un facteur déterminant de réussite : pas d’auto-lock (sauf en Novice… LOL), des armes avec du recul, un Joel pas stable et une qualité de visée variable (immobile, accroupi, etc…) Shooter n’est pas chose facile, surtout quand les balles comptent : on ne peut vraiment pas se permettre d’utiliser 4 balles pour abattre un mec, le headshoot est difficile à rentrer mais beaucoup plus gratifiant. Le tout est servi par un personnage animé avec précision. Dans des phases de rush, le personnage réagit au quart de secondes pour sauter un obstacle, il se met à couvert avec parfois Ellie dans les jambes, tant pis, laisse moi passer mon bras autour de toi… Et même quand on veut commencer à la jouer bourrin, parce qu’il faut avancer dans le jeu pour pas rédiger le test trois semaine après, vala qu’une balle un peu trop bien tirée nous envoie au sol, parce que merde, ils ont enfin compris qu’une bastos dans le buffet, outre le sang qui gicle (et franchement, dans The Last of Us, il gicle bien), ça met la cible par terre à cause de l’impact !

L’apocalypse comme si vous y étiez !

Vous l’aurez compris, The Last of Us s’inscrit dans cette lignée des jeux désormais simples à prendre en main mais extrêmement efficaces. On a tout compris en quelques minutes de jeu, le reste c’est que du bonheur. Les développeurs ont en plus eu l’idée de garder les scripts et les QTE en retrait (ils ne sont franchement pas invasifs et c’est tant mieux), laissant au joueur l’opportunité de profiter pleinement du gameplay. Le dernier aspect de The Last of Us qui marque le joueur, c’est bien entendu la touche graphique. Et du début jusqu’à la fin, c’est waouh, waouh et re-waouh. La modélisation des décors, qui s’inscrivent 20 ans après la chute de l’humanité toute puissante est juste monstrueuse. Le level design rajoute à cette impression : les niveau sont vastes, donnant l’impression d’un monde ouvert sans que les limites de l’exploration ne soient trop marquées. On prend donc le temps, quand on le peu, d’avancer, de découvrir, de flipper (certains niveau plongés dans la pénombre rappellent des angoisses de Left 4 Dead, les pleurs des witchs remplacé par le caquètement des claqueurs) Le début du jeu semble un peu lent : on marche à la suite d’un allié en discutant et on se demande quand l’action commence. On comprend en fait très vite l’invitation à regarder et profiter. On a presque envie d’hurler à la perfection. Ce qui frappe surtout, c’est qu’on est sur PS3, le support réputé moins puissant du trio PCXbox360PS3. Avec The Last of Us, on a enfin un jeu capable de sortir tout ce que la console a dans le ventre, sans ralentissements ni bugs a chier.

On a l’impression d’être déjà sur Next Gen et tout ces titres qui nous ont envoyé du rêve pendant l’E3 prennent leur sens. C’est donc de très bonne augure pour les années à venir où les architectures des consoles et des PC seront de plus en plus semblables et donc les portages de plus en plus réussis (on est ici sur un titre exclu PS3, cela explique donc l’aboutissement des graphismes et de la physique) Les magnifiques décors rappellent indubitablement Je suis une Légende. On croise des avenues envahies par la flore, des immeubles a moitié écroulés, des sous-terrains submergés par des eaux putrides. On a même droit à quelques animaux : entre autres, quelques rats ou cafards venant nous rappeler qui seront les grands gagnants d’une apocalypse. Certes, on aurait aimé croiser plus de chiens errants, quelques biches (pour se la jouer Will Smith, ouais et alors !), voir quelques fauves échappés d’un zoo du coin. M’enfin, c’est vraiment pour être pointilleux, tant The Last of Us est une vieille claque graphique dans la mouille comme on en a rarement pris sur PS3, maîtrisé de bout en bout et alternant les décors urbains et ruraux avec maestria. Un détail frappe : on se souvient qu’au début de cette génération de consoles, on avait le droit à de très belles cinématiques, qui contrastaient avec la réalisation encore laborieuse des jeux. Dans The Last of Us, cet écart « in-game/cinématique » n’existe presque plus. En cela, on peut mesurer à quel point la console est maîtrisée et au maximum de son potentiel.

Ce n’est donc un scoop pour personne, The Last of Us est un vrai chef d’oeuvre de la PS3, qui arrive sur le tard mais juste à temps pour marquer les esprits. Les quelques défauts (deux trois moments où l’IA est un peu à la rue, des cinématiques (magnifique au demeurant (inception parenthèse)) qui sautent et des dialogues désynchronisés) que l’on pourrait rencontrer au cours de l’aventure n’altèrent en rien cette impression d’être sur un titre presque irréprochable, image de ce que seront nos jeux ces prochaines années. Son succès auprès de la critique et de ceux y ayant joué n’est donc absolument pas usurpé et le titre mérite les éloges qui lui sont faites. The Last of Us est clairement un jeu à posséder pour qui a une PS3. Et même s’il s’inscrit dans une mode de l’époque, il réussit à rester unique en son genre (y a qu’à voir le nombre de jeux post-apocalyptiques présentés à l’E3. De toute façon, si Activision décide de faire un Call of post-apo, ça veut dire que c’est vendeur et à la mode…) The Last of Us se démarque en effet par une narration prenante, digne d’un très bon film du genre et des systèmes de jeu simples mais parfaitement maîtrisés. Bref, achetez-le les yeux fermés. C’est encore le meilleur conseil qu’on puisse vous donner.

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