Review : Where to invade next – L’Antre du Greil
AAAAHHHHHHH !!! UN DOCUMENTAIRE !!! VA T-EN DÉMON !!!
Je sais que vu l’historique des articles sur le site, je ne passe sans doute pas pour une personne qui regarde des tonnes de documentaires. Et je le reconnais. Voir des documentaires sur des films que j’adore ou autre ? Là, il n’y a aucuns soucis. Un conseil d’ailleurs dans ce domaine : Au coeur des ténèbres. C’est un documentaire sur le tournage du film Apocalypse Now que je trouve presque plus intéressant qu’Apocalypse Now lui-même ! Regarder des documentaires animaliers par contre ? Je m’ennuie au bout de 10 minutes. Cependant, il y a toujours eu une exception dans le monde des documentaires : Michael Moore. Sa façon de faire, l’écriture … Il y a quelque chose dans ses documentaires qui les rendent extrêmement intéressants. Les sujets abordés sont également une grosse aide dans mon intérêt.
Alors forcément, quand j’apprends qu’un nouveau documentaire intitulé Where to Invade Next sort dans nos salles, je suis obligé de m’y intéresser. Puis ne nous mentons pas : ce n’est généralement pas le genre qui reste longtemps en salles. Alors, tant pis pour War Dogs ou les autres sorties de la semaine, mais j’étais d’humeur à me cultiver.
C’est donc un article un peu différent que je vous propose aujourd’hui, sans doute bien plus court que ce que je vous propose d’habitude. C’est la review de Where to Invade Next
Nous ne pouvons pas vraiment parler de scénario ici, mais une sorte de fausse justification est installée au début du documentaire : Michael Moore a pour mission de visiter différents pays du monde afin de voler des idées de ces pays en question pour les ramener aux États-Unis afin d’améliorer la société américaine.
C’est donc une sorte de comparaison entre plusieurs institutions aux États-Unis et ces mêmes institutions dans d’autres pays du monde. C’est un petit tour de plusieurs pays qui nous ait proposé. Mais surtout un petit ensemble d’interviews de différents habitants de ces pays qui nous expliquent une des particularités de leur pays afin de montrer ensuite la différence avec les États-Unis avec les réactions de Michael Moore sur ces différences. Le principe de l’invasion est bien entendu complètement bidon, il s’agit bien d’un documentaire sur les différences culturelles.
Et autant être franc tout de suite : les États-Unis, ça craint. La politique n’est pas abordée dans ce documentaire donc aucune critique n’est faite envers Hillary Clinton ou Donald Trump ici. Mais ça reste un film très politique et très social, comme aime le faire Michael Moore. Il adopte tout de même malgré le sujet très sérieux un ton plus léger qu’à son habitude. Michael Moore est toujours du genre à nous glisser un petit trait d’humour ici et là dans ses écrits ou ses films, même quand le sujet semble ne pas s’y prêter. Et avec Where to Invade Next, il s’est lâché ! A beaucoup de moments dans ce documentaire je me suis surpris à rire de bon coeur.
Je m’éclate plus ici que dans Bowling For Columbine !
Malgré tout, le sujet reste très sérieux et certains moments le sont bien entendu. Notamment toute la séquence se passant en Allemagne, pas un bruit dans la salle ! Plusieurs points sont abordés, la lutte contre la drogue, les congés payés, l’accès au soin, l’égalité homme / femme, l’éducation … C’est un documentaire qui se concentre vraiment sur les États-Unis même si nous n’y mettons jamais les pieds dans ce documentaire. Avec ce projet, Michael Moore est plus là pour dire que les États-Unis devraient se concentrer sur de vrais problèmes au lieu de balancer autant d’argent dans les guerres.
Pour être franc avec vous, je suis déjà assez différentes actualités concernant le système américain (notamment avec l’émission Last Week Tonight de John Oliver, que je vous conseille de regarder sur Youtube si vous comprenez l’anglais, c’est à la fois passionnant et très drôle !) pour ne pas être surpris par ce que j’apprenais dans ce documentaire. Mais je le conseille quand même à tous, c’est un bon rappel de l’illusion qu’est le rêve américain.
Je vais néanmoins parler de deux points qui m’ont gêné. Ce sont des spoilers donc si jamais vous voulez absolument voir Where to Invade Next, allez-y, c’est un documentaire divertissant et intéressant, vous ne vous ennuierez pas du tout je vous le garantis ! Une petite image avec un sous-texte en italique pour signaler qu’après, ce sont les spoilers qui commencent.
« Nous n’avons pas vécu tant que nous n’avons pas eu de Whooper » – Michael Moore, 2016
J’ai trouvé Michael Moore très maladroit à deux moments du film. Non pas que l’extrême finesse soit sa marque de fabrique, mais en tant que documentaire, je suis en droit de m’attendre à un peu plus de travail de recherche et de vérification dans ce qui est dit. Le premier est un lien fait entre la lutte contre la drogue aux États-Unis et l’esclavage, car le nombre d’arrestation chez les noirs est particulièrement élevé. J’aurais bien aimé qu’il ne nous balance pas ça comme une évidence, car pour moi ça ne l’était certainement pas. Qu’il y ait des violences envers les personnes de couleur, ça pas besoin de me l’expliquer, je le vois je le sais. Mais ce lien qui était fait entre la lutte contre la drogue à une sorte de mise en esclavage du 21ème siècle, c’était un raccourci un peu trop violent à mon goût … Surtout que rien n’est justifié derrière. Ça fait l’effet phrase de choc juste pour faire une phrase de choc. J’aurais bien aimé quelques minutes pour justifier ça.
Et le second point concerne la crise économique de 2008 avec un message que je trouve un peu limite : si des femmes étaient plus représentées dans le monde de la finance, il n’y aurait sans doute pas eu la crise économique de 2008. Et après nous avons le droit à des remarques comme quoi c’est la testostérone qui jouait dans la tête des traders, les poussant à prendre des risques etc … Il justifie ça en prenant l’exemple d’une banque islandaise qui n’a pas été touchée par la crise car cette banque n’avait pris aucun des fonds foireux (le truc des subprimes tout ça … Regardez The Big Short il l’explique vachement bien). Cette banque avait la particularité d’être principalement composée de femmes. Alors, c’est très bien … Mais ça n’est en aucun cas une justification sur ta phrase en rapport à 2008. Je ne dis pas ça parce que je suis un homme et que du coup je me sens insulté, je dis juste que la relation et le raccourci était beaucoup trop simpliste pour que je le prenne au sérieux. Et c’est pas avec des phrases comme ça que l’image de la femme va changer, justement parce que c’est trop simpliste pour être pris en considération.
Bref, Michael Moore, je t’aime beaucoup. Mais calme toi niveau raccourcis quand même, ça nuit à ton propos. Pas assez néanmoins pour que je ne sois pas ressorti de la salle satisfait et diverti par ce que je venais de voir. Tu as de la chance !
Le petit moment de l’article où j’indique avoir une page Facebook que vous pouvez suivre si vous le souhaitez ! Puis sur ce, je vais me replonger dans Le Projet Blair Witch avant la sortie de Blair Witch ! A la prochaine et allez au cinéma, c’est important.
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