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Review : RoboCop – L’Antre du Greil

C’est la deuxième fois de ma vie que RoboCop m’apprend quelque chose sur le cinéma. La première : ne jamais se fier à ce que les gens disent, il faut toujours se faire son propre avis. Je l’ai appris en regardant la trilogie originale de la saga RoboCop. Tout le monde vomit sur RoboCop 3 alors que le deuxième film est clairement le pire des trois et ceux qui pensent le contraire devraient revoir ces films pour voir si ils n’ont pas intervertis les deux films. Et après avoir vu la nouvelle version du film sorti mercredi en salle, j’ai appris une seconde leçon : il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Dans cette métaphore, la peau de l’ours est le remake … Et l’avoir tué … C’est à peu près tout ce qui a été dit sur ce film lorsqu’on a découvert l’existence de ce projet. Des gens ont littéralement chié sur le film lors des premiers visuels ! Ce film est un énorme risque pour le réalisateur qui a vécu l’un des pires tournages de toute sa vie tant la pression des producteurs était terrible.

Et je le dis devant vous aujourd’hui : je faisais partie de ceux qui n’aimaient pas l’idée d’un remake du film RoboCop. Pour moi ce n’était absolument pas nécessaire. Eh bien en ressortant de la salle, j’avoue m’être fourvoyé, et que ce film vaut le coup d’oeil. Mais je continue de vénérer Paul Verhoeven comme un dieu vivant et si il déclare chier sur le remake alors je ferais une vidéo Youtube où je chierais littéralement sur l’affiche du remake. Tiens bon Paul, tu vas encore en avoir besoin quand ils vont faire un remake de Starship Troopers … J’en suis dépressif d’avance. Mais ne nous faisons pas de mal, parlons du présent ! Parlons de RoboCop version 2014 !

De quoi nous parle ce film ? Voici le pitch : Omnicorp gère la sécurité à travers toute la planète, avec leur technologie basée sur la robotique pour gérer les différents conflits à travers le monde. Sur le territoire américain par contre, la population est fermement opposée à laisser des robots faire le travail de policiers humains. Pour tenter de renverser la pensée commune, le PDG de la société a une idée : mettre un homme dans une machine. Et le candidat a été malheureusement trouvé : Alex Murphy. Malheureusement car le transformer en robot était la seule solution pour le sauver, après un attentat à la voiture piégée. Maintenant devenu RoboCop, il décide de résoudre en priorité une chose : qui l’a tué ?

Je sais ce que vous vous dites, je fais des pitchs originaux vraiment cools. Je sais j’ai cette fibre de vendeur je ne peux pas m’en empêcher. Mais la chose que vous vous dites ensuite est « attendez une minute … ça ne ressemble pas beaucoup au pitch du film original … ». Et vous avez raison. Je préviens d’avance tous ceux qui s’attendaient à avoir un remake bête et méchant reprenant les mêmes idées du film original pour simplement les mettre à jour : ce film n’est clairement pas de cette catégorie.

Et c’est pour moi un excellent point. Je m’explique : les gens n’aiment pas les remakes. Et je les comprends : il s’agit souvent d’une copie du contenu ou de la forme mais le fond n’est jamais le même, ne laissant jamais le même effet que les gens ont lorsqu’ils regardent le film original. Cette nouvelle vision du personnage de RoboCop est justement différente que celle du film original, et c’est très bien ! Pourquoi faire un remake facile en savant pertinemment que jamais le film n’atteindra la maestria et l’amour des fans de l’original ? Ça aurait été une mauvaise idée. Ici, c’est différent. Alors oui, les idées générales sont toujours là et les questions que pose le film aussi mais la vision n’est clairement pas la même, le scénario n’est pas similaire … Et c’est super car c’est nouveau. Et c’est l’une des raisons qui m’ont fait juger (et qui ont fait que l’internet entier a jugé) trop tôt le film. J’y allais avec cette impression que je ne serais jamais convaincu par ce film autant que je l’avais été avec le premier RoboCop. Mais ici le film n’est pas semblable alors il m’a apporté des choses nouvelles. Et ça fait du bien ce vent de fraicheur sur cette saga qui n’a pas pris une ride … ou de la rouille (OH SNAP ! Un trait d’humour léger … Je suis clairement pas habitué puisque je ne peux m’empêcher de le signaler).

Ces boîtes de conserve marchent enfin correctement dans ce film ! Il était temps sans déconner avant c’était juste un presse-papier high-tech.

Est-ce le film des producteurs où est-ce le film du réalisateur José Padilha ? Je pense sincèrement que la réponse est la numéro 1 et c’est triste. Le système américain restera toujours une source de conflit entre les créatifs et ceux qui amènent l’argent sur la table. Et pour ce réalisateur qui n’a rien fait avant … Enfin si il a fait Troupe d’élite et Troupe d’élite 2 … qui sont deux films dont j’ignorais totalement l’existence donc c’est comme si il n’avait rien fait … s’imposer contre les producteurs est pratiquement impossible. Il avouera d’ailleurs plus tard que plus jamais il ne travaillerait avec de grosses sociétés tant le travail est harassant et le moral est mis à rude épreuve. Mais pourtant avec le peu qu’il avait, je trouve qu’il s’en est très bien sorti.

Le film n’est pas révolutionnaire dans sa réalisation ni rien, mais l’action n’est pas confuse, le tout se déroule naturellement malgré un rythme un poil bâtard sur certaines parties du film. Certaines scènes sont d’ailleurs très efficaces. Je parle notamment de la scène où Alex Murphy voit ce qu’il reste de lui après son accident qui était réellement très efficace. Le spectacle est aussi assuré avec de bonnes scènes d’action. On ne se tient pas à nos sièges mais on ne baille pas non plus devant des explosions.

– Je vous jure que si vous faites encore un remake des films de Paul Verhoeven je vous tue sur le champs !

– Mais nous avons prévu Starship Troopers dans une version sérieuse, ça plaira sûrement aux fans !

– Vous ne savez pas ce qui plait aux fans. Et vous ne le saurez jamais !
*lui brise la nuque avant d’enfiler des lunettes de soleil, se rendre compte qu’il ne peut plus en porter car il n’a plus d’oreilles, puis s’en aller vers le soleil couchant*

Parlons du casting maintenant. Et les choses ne sont pas faites à moitié de ce côté. L’acteur principal Joel Kinnaman est inconnu du grand public (il a fait 2-3 rôles connus mais c’est pas fou) mais les acteurs secondaires nous en mettent plein la vue : Gary Oldman … On a même Michael Keaton ! Qui ressemble définitivement trop à Julien Lepers c’en est effrayant. Et bien évidemment nous retrouvons Samuel L. Jackson parce que … bah parce que c’est Samuel L. Jackson et qu’il est partout tout le temps. La question à se poser serait presque « Est-ce que Samuel L. Jackson ne joue pas dans ce film ? » en ce moment tant on le voit partout. Si je vous parle de lui surtout c’est pour une raison : les thèmes des médias sont toujours au centre de l’univers RoboCop. Nous n’avons pas de fausses pubs comme dans l’ancienne trilogie, mais uniquement des apparitions télévisuelles de Samuel L. Jackson qui nous montre sans aucune subtilité la subjectivité des médias et l’influence qu’elle peut avoir sur les gens. Quelques répliques sont d’ailleurs très intéressantes.

Le thème de la violence excessive n’est plus trop présente par contre, nous avons un film plus axé sur la sécurité et bien entendu sur le conflit entre l’homme et la machine. Ce thème ne peut pas vraiment vieillir de toute façon. Isaac Asimov a déclaré ses lois sur la robotique il y a des dizaines d’années, et on continue à faire des films sur ça. Plus gros vendeur d’idées de films que lui tu n’as pas. Sauf peut-être Adam Sandler qui continue de réussir à convaincre des gens d’aller voir ses films. Comment fait-il ? Un mystère absolu pour moi …

Il n’y a plus de thème sur la violence. Il n’y a même plus beaucoup de violence du tout dans ce film, grosse marque de fabrique du RoboCop original. C’est vrai, pas de gore ici. Mais à l’époque ce n’était pas le gore qui faisait la violence du film, c’était son univers. Le gore c’était juste du bonus pour qu’on en prenne plein les yeux et c’était cool mais aujourd’hui la violence on connait très bien, on en est entouré. RoboCop 3 n’était pas un film violent, et pourtant il est bien mieux que RoboCop 2 qui lui l’est. Ce n’est pas parce que ce n’est pas un film violent que ce n’est plus un RoboCop il ne faut pas mélanger tout. Alors certes, le film ne marquera jamais son époque comme l’a fait le premier RoboCop, il ne sera jamais aussi culte … Le design même du personnage n’est pas aussi cool même si on a une bonne partie du film où il porte l’armure originale … Mais le film est bon. C’est du bon divertissement, ce n’est pas un film stupide qu’on nous balance avec condescendance en pensant que juste des explosions suffisent à divertir … Le scénario est correct, l’univers l’est, les messages du film et ce qu’il dénonce sont intéressants … C’est une nouvelle vision du mythe RoboCop

Paul Verhoeven, jamais il n’atteindra l’aura de ton film, mais ce remake est bon. C’est non seulement un bon remake mais également un bon film car justement il essaye des choses différentes et tout le monde peut aimer : ceux qui découvrent l’univers avec ce film et les puristes qui ne jurent que par l’original. Bref, je vous encourage tous d’aller voir ce film et surtout retenez ces leçons : ne vous forgez jamais un avis sur un média avant même qu’il ne sorte (ça marche aussi pour les livres, la musique ou les jeux vidéos) et surtout ne vous forgez pas un avis à partir de l’avis des autres. Regardez le film avant de l’enterrer car vous pourriez être surpris ! Je l’ai été.

J’ai dit RoboCop 15 fois dans cet article en comptant celui que j’ai mis dans cette phrase ! Ça fait beaucoup.

– Je suis, je suis …? Oui ?

– Euh … Michael Keaton ?

– Vous êtes sûrs ?

– Oui.

– Votre réponse est Michael Keaton ?

– Oui Michael Keaton.

– Michael Jackson ?

– Non Michael Keaton bordel de merde ! Dis moi que j’ai raison !

– Et c’est … La bonne réponse bravo ! Vous gagnez mon autobiographie « je suis Batman » ainsi que ma seconde autobiographie « j’en ai marre qu’on se souvienne que de mon rôle de Batman dans ma carrière » ainsi qu’un exemplaire du film Batman dédicacé !

– Mais c’est … Batman Forever … Vous n’étiez même pas dedans …

– Super on se revoit demain dans Question pour un Champion à demain bybye !!!!

– …

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