Review : Les Profs – L’Antre du Greil
Eh bien non mes amis, le Greil ne va pas uniquement voir des grosses productions américaines au cinéma. Il aime aussi le bon cinéma bien de chez nous avec une bonne comédie franchouillarde. Et puis le cinéma c’est autre chose que les explosions, les super-héros ou les combats … C’est aussi de la poésie, du divertissement, du rêve. Il est temps d’arrêter cette discrimination que les gens ont avec le cinéma français. Le cinéma français est capable du pire certes, mais aussi du meilleur. Et ici, je vous offre une petite partie de la France, je vous offre ce morceau de camembert chaud sur notre baguette tout en grignotant des cuisses de grenouilles … Je vous offre la review sur la nouvelle comédie de Pef (ex membre des Robin des Bois) qui est une adaptation de la BD du même nom : Les Profs
PS : Toute mon introduction est fausse, j’ai juste raté la séance de The Grandmaster et comme je ne voulais pas m’être déplacé pour rien, je suis allé voir ce film à la place.
Alors, de quoi il nous cause ce film ? Eh bien nous nous retrouvons au sein du pire lycée de France avec un taux de réussite au bac catastrophique. L’administration est face à un ultimatum : l’année prochaine le taux de réussite doit être de 50% sinon le lycée ferme ses portes. Face à ce challenge, ils vont partir sur le principe du « – et – ça fait + » en offrant aux pires élèves de France les pires professeurs de France.
Du coup qu’est-ce qu’il nous vaut ce film au final ? Je ne vais pas vous mentir, j’ai un à priori sur les comédies françaises. Mes comédies favorites sont françaises pourtant mais depuis des années nous avons cette mode dans ce genre où le film est drôle la première moitié du film avant d’entamer une seconde partie mélo. Aujourd’hui les comédies françaises ne sont plus uniquement des comédies, et ça fait quand même bien chier. Si on va voir une comédie c’est pour se marrer, pas pour avoir les larmes aux yeux. Sinon on irait voir les comédies romantiques. Et je dis « on », mais ne m’incluez pas je ne suis pas le genre à aller voir des comédies romantiques. Bref revenons sur ce film précis : eh bien j’ai été agréablement surpris car justement on ne tire pas vers le mélo cette fois-ci. C’est une comédie qui n’a aucune prétention et qui sait ce qu’il est. Et c’est tant mieux !
Le principal point fort du film selon moi, c’est le rythme. Les gags s’enchainent très rapidement, c’est très dynamique. On ne traine pas en longueur, on balance la blague et on enchaine, pas besoin de perdre du temps. Et j’aime ce côté mitraillette dans le rythme. Ce film n’a pas de réel scénario, c’est plus un enchainement de situations donc autant jouer cette carte à fond en balançant le meilleur.
Le rythme est aussi une arme à double tranchant. Car nous avons beaucoup de gags certes, mais tous n’ont clairement pas le même niveau. On aura donc de très bons gags et d’autres moins bons. Mais le niveau moyen de l’humour est satisfaisant.
Une belle équipe de winners.
Que valent donc ces différents profs ? Eh bien les personnages sont hauts en couleur et plutôt pas mal. Mention spéciale cependant au prof de sport qui est le plus drôle du film selon moi. Les autres sont un peu plus en demi-teintes, mais on ne va pas faire nos fines bouches : le film est clairement décalé donc les personnages sont volontairement abusés. Chez les élèves c’est pareil. Nous avons les clichés du cancre (incarné par Kev Adams) et de la bonne élève. Mais sur tous les élèves, on en retiendra seulement 3 mais c’est suffisant selon moi. Surtout vu la tronche des autres élèves. A un moment il y en a un qui a dit « swag » dans le film … Quand c’est arrivé j’ai eu envie de balancer une grenade incendiaire contre l’écran avant de me manger le visage mais je me suis retenu, je me suis contenté de frapper la femme enceinte à côté de moi. Un bon gros mawashi geri dans les ovaires et j’étais calme de nouveau. Et attaqué en justice pour meurtre aussi … Entre autre.
Christian Clavier dans le rôle de la carrière de Christian Clavier : fatigué et feignant.
Parlons-en un peu plus de Kev Adams : si vous n’aimez pas le bonhomme de base, vous ne l’aimerez pas dans ce film car il fait du Kev Adams. On le voit tout de suite et même au niveau des vannes, c’est du lui tout craché. Je ne serais pas surpris d’apprendre que ce n’est pas Pef qui a écrit ça mais bien Kev Adams lui-même. Si vous aimez ce qu’il fait, vous apprécierez son personnage. Pour ma part Kev Adams c’est un peu l’apologie du moindre effort (oh la belle expression que voilà !). Puis sérieusement, entrer dans le monde de l’humour avec une étiquette « repéré par Anne Roumanoff », c’est quand même un gros paradoxe vous ne trouvez pas ?
C’est pas que je l’aime pas le bonhomme, mais il me fait pas rire du tout.
Bref, que dire au final sur ce film ? Ce n’est pas la comédie de l’année, on ne va clairement pas le mettre au rang d’un Cité de la Peur ou d’un Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre mais il reste assez divertissant pour vous faire passer un moment agréable. Le film sait ce qu’il est et c’est en ça qu’il est efficace : il ne se prend pas au sérieux et les vannes s’enchainent. On ne rit pas aux larmes, mais on sourit assez souvent. Et en ces temps où le monde de la comédie française est assez triste, ça ne peut pas faire de mal n’est-ce pas ?
On soulignera aussi cette actrice qui a commencé sa carrière avec le terriblement mauvais Pas très normales activités et qui nous montre que malgré tout, on peut faire du bon boulot. Un symbole d’espoir chez les comédiens qui commencent tout en bas.
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