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Les 8 Salopards

Review : Les 8 salopards – L’Antre du Greil


Vendredi 8 janvier, 23h45. Greil sort de la dernière séance de la journée pour le film Les 8 salopards, la dernière réalisation de Quentin Tarantino. Étant fan des précédents films, il ne pouvait pas passer à côté d’une telle sortie pour son premier film de l’année 2016. La salle se vide. Ayant une vessie aussi efficace que celle d’une personne du 3ème âge sans l’avantage de porter des couches pour adulte, ce jeune cinéphile esquive la foule en direction des toilettes. Ce qu’il ne savait pas encore, c’est qu’il allait vivre une expérience des plus étranges à ce moment là. Voici son histoire … TAM TAM !! (Sérieusement, tu mets le bruitage du générique de New York Unité Spéciale avec TAM TAM en guise de représentation écrite ? Tu me fatigues …

Le voilà devant l’urinoir, essayant de pousser sa gêne d’uriner en public au fond de son esprit pour pouvoir se soulager. Il est avec 7 autres personnes inconnues, qui semblaient venir également de la séance du film Les 8 salopards. C’est à ce moment qu’il vit un signe étrange : une lettre G écrite avec du sang et des excréments au-dessus de l’urinoir. Étant égocentrique, Greil prit peur quelques instants avant de prendre une décision un peu extrême : condamner la porte et savoir qui a écrit cette lettre G qu’il croit être une menace à son encontre.

– Ok les gars, je sais que ça peut faire légèrement parodie du film qu’on vient tous de voir, et je suis sûr tous apprécié … Mais je vais nous enfermer tous les 8 dans ces toilettes jusqu’à savoir qui me menace !
– Non, moi je ne l’ai pas trop aimé en fait. Il n’était pas mauvais, mais je n’irais pas dire que je l’ai apprécié. Après, tout est une question de go…
– Ta gueule ! C’est une review en huis-clos !
– Qu’est-ce qu’il raconte en fait ce con ? Et pourquoi il dit review au lieu de critique … Ça fait un peu prétentieux.

Les 8 salopards

– Bon, vous savez déjà tous qui je suis je suppose.
– Aucune idée. Vraiment.
– Ouais non, je ne vois pas. T’es chanteur ou quelque chose comme ça ?
– Je suis Greil, du site de l’Antre du Greil ?
– Tu dis des mots au hasard là. Vraiment.
– … Ok là vous me vexez. Donc on va faire simple : vous la fermez ! Les prochains mots qui sortiront de votre bouche seront ceux de la personne qui nous dira à tous pourquoi elle a écrit un G avec sa merde et son sang au dessus de mon urinoir !
– Et les toilettes sont …
– TOUTES CONDAMNÉES ET PERSONNE NE SORTIRA !!
– Super, c’est pas comme si j’avais prévu de faire quelque chose de mon vendredi soir de toute façon …

*56 minutes plus tard*

– Sinon, vu qu’on est tous bloqués ici et que personne ne semble vouloir parler … Vous avez pensé quoi du film ?
– Ah, bon ok j’avais demandé à ce que vous la fermiez. Mais j’ai beaucoup de choses à dire sur Les 8 salopards, donc je suis motivé d’un coup !
– Moi je le redis, je ne l’ai pas trop aimé.

Je ne suis pas la personne la plus originale de l’internet, mais je suis un grand fan de Quentin Tarantino. Et comme beaucoup de monde le pense encore une fois, Pulp Fiction est pour moi son meilleur film. Même si sur les 8 films de sa filmographie, pour moi Quentin Tarantino n’a fait aucune erreur de parcours. Oui, il n’y a pas que des pépites parmi ses films. Il y a de très bons films, et d’autres un peu plus faibles. Mais une chose est sûre : ils valent tous le coup d’oeil. Pour les fans de Quentin Tarantino qui n’ont pas encore vu le film, vous pouvez foncer les yeux fermés pour aller voir Les 8 salopards au cinéma car c’est clairement un film de sa filmographie, et tous ses codes y sont. Bien évidemment, cela marche aussi dans l’autre sens : si vous n’aimez pas les découpes en chapitres, les récits qui ne sont pas racontées d’une manière linéaire et les dialogues à rallonge sur des détails … Passez votre chemin.

Niveau dialogues, il y en a beaucoup. Vraiment beaucoup. Car il faut savoir que Les 8 salopards est un huis-clos. Nous nous retrouvons avec le chasseur de prime John Ruth, incarné par Kurt Russell, qui amène une criminelle qui répond au nom de Daisy Domergue pour se faire pendre à Red Rock. Malheureusement, un blizzard le force à prendre deux autres passagers avec lui, ainsi qu’à passer la nuit dans une petite auberge, où il y a déjà d’autres personnages haut en couleur. Parmi l’un d’eux se trouve un complice de Daisy qui va tout faire pour la libérer et pour se débarrasser de John. Tout le film va donc être un jeu de Cluedo pour savoir qui dit la vérité, qui ment sur ce qu’il prétend être et tout le tintouin. Ceux qui voulaient un Quentin Tarantino remplit d’action et de gerbes de sang … Ce dernier nous offre au contraire un film qui repose avant tout sur les personnages et les dialogues. Même si vous n’avez pas à vous inquiéter : on a de l’hémoglobine qui coule dans le film. Et pas quelques gouttes !

Quentin TarantinoEn parlant de sang, si il pouvait choper les salauds qui avaient fait fuiter son scénario sur le net il y a quelques mois …
On peut dire que de la bidoche et du sang, on en aurait eu !
C’est courageux d’ailleurs à lui d’avoir quand même décidé de faire son film malgré ce gros incident qui avait de quoi le décourager.

Le film chatouille la durée des 3 heures. Pour un huis clos, c’est beaucoup. Et je pense que c’est peut-être le défaut que l’on retiendra le plus. Les 8 salopards pouvait largement durer une heure de moins au vu les événements qui se passent dans le film. Ça ne fait aucuns doutes. Mais malgré les longueurs, je ne me suis pas ennuyé un seul instant devant ce film. Il repose tout sur les personnages et les dialogues ? Pari réussi parce que le casting est juste fantastique et les dialogues sont toujours aussi uniques. Il n’y a que Quentin Tarantino pour nous faire de tels dialogues et son dernier film ne fait pas exception. On peut parler de pendaison, de racisme ou autres joyeusetés, tout reste captivant de bout en bout. Mention spéciale à un monologue de Samuel L. Jackson qui raconte ce qu’il a fait à quelqu’un … Clairement un monologue qui restera dans les annales de sa filmographie !

C’est d’ailleurs une prestation de Samuel L. Jackson que l’on retiendra également pendant très longtemps. Il cabotine comme pas permis, mais ça se voit qu’il a adoré faire ce film. Et en tant que spectateurs, c’est grisant de le voir jouer avec autant de plaisir. D’autres acteurs ne sont quand même pas en reste. Je pense notamment à Walton Goggins ou à Jennifer Jason Leigh qui sont tout aussi géniaux à l’écran. Le casting dans son ensemble est de toute façon une vraie petite réussite. Mais ce n’est pas surprenant encore une fois, tant Tarantino sait toujours avec qui tourner. Je déplore peut-être un peu plus quelques acteurs comme Michael Madsen, bien trop en recul pour être réellement intéressant, ou encore Tim Roth qui me donnait parfois l’impression d’essayer de surjouer Christoph Waltz.

Tim RothÇa fait quand même plaisir de revoir Tim Roth dans un film de Quentin Tarantino. 

Je parlerais de la fin du film à la fin de mon article, donc si vous ne l’avez pas encore vu et que vous ne voulez pas être spoilés, vous voilà prévenus. De toute façon je préviendrais quand je commencerais à spoiler. Car pour moi la fin soulève un point qui fait que le film a ses faiblesses au niveau du script. Néanmoins, l’écriture du film est juste impeccable. La forme en générale l’est de toute façon. La bande originale de ce film est absolument fantastique. Je ne dis pas ça parce que ce sont des thèmes composés par Ennio Morricone, même si il faut avouer que c’est la méga classe. Je dis ça parce que la musique colle parfaitement au film. J’ai appris que certains thèmes étaient normalement prévus pour apparaître dans le film The Thing (la version de Carpenter, pas l’autre de 2011) et cela s’entend clairement. Cela change par rapport au côté décalé qu’il y a d’habitude dans les films de Tarantino, mais cela n’enlève rien à la qualité de cette bande originale.

Oui, le film dure quasiment 3 heures. Oui, le film a des longueurs et non, ce n’est pas le meilleur film de Tarantino. Mais bon sang, que ce film est jouissif. Le casting est génial, les dialogues toujours aussi uniques et l’histoire tout simplement intéressante. Nous avons envie de savoir qui n’est pas celui qu’il prétend être. Nous avons envie de voir Samuel L. Jackson ou Walton Goggins avoir d’autres monologues. Les 8 salopards est globalement un film vraiment fun. Quentin Tarantino n’a toujours pas eu de réel raté selon moi ! Je reste fan et j’attends avec impatience son prochain projet !

– C’est bon, il a fini son monologue ou …
– Ouais, parce que je ne sais toujours pas comment réagir. Il a l’air instable.
– Bon écoute mec, personne parmi nous n’a écrit ce G au dessus de l’urinoir. Donc il est inutile de nous retenir plus longtemps. Tu es cinglé, et j’aimerais bien rentrer chez moi.
– Mais moi, j’aimerais bien savoir qui a fait ça !

Soudainement, l’histoire prit une tournure des plus étranges. Une autre personne était en réalité présente dans ces toilettes. Plus précisément au-dessus puisqu’il était planqué dans le plafond.

– C’était moi !!!
– Vous êtes qui ?! Et pourquoi vous avez fait ça du coup ?!
– Je suis l’agent de José Garcia. Ce G c’était pour son nom de famille, mais je n’ai pas eu le temps de le terminer.
– Rien à voir avec Greil alors ?
– Je ne sais pas ce qu’est un Greil. Désolé.
– Ok … Un jour, je serais connu. Mais du coup, pourquoi avoir fait un truc aussi barge que ça ?
– Parce que la semaine prochaine sort Tout Schuss avec lui, et que tout le monde s’en fout ! Tout le monde s’intéresse à Creed … Plus personne n’en a quelque chose à foutre de José Garcia. Alors j’ai fait ça pour rappeler son nom à un maximum de personnes pour peut-être les pousser à aller au cinéma pour voir Tout Schuss. Je suis proche de la dépression alors je fais le maximum. J’ai déjà mis ce message dans toutes les toilettes publics de la région.
– Pourquoi n’avoir pas pris de feutre ?
– Oh …
– Vous n’y avez pas pensé ?
– Je dois reconnaître que … *s’enfuit en courant*
– … Bon bah, je suppose qu’on peut tous y aller. Désolé de vous avoir retenu ici avec moi pour rien. Mais ça m’a permis de dire mon avis sur le film donc c’est cool.
– Il n’y a pas un parallèle étrange entre la fin de cette histoire et la fin du film en lui-même ?

Oui … Alors pour ceux qui veulent arrêter ici car vous ne voulez pas être spoilés, je vous souhaite à tous une bonne journée. Merci d’avoir lu cet article, il y a une page Facebook si vous voulez vous tenir au courant des sorties d’articles ou autre joyeusetés. Les autres ? Nous entrons en zone spoiler !!

Spoiler Alert

Quel dommage quand même d’avoir mis Channing Tatum au générique de début. J’aurais voulu que la surprise reste totale alors qu’avec son nom dans le générique, j’étais du coup dans l’attente de le voir se ramener à un moment ou à un autre. Et sa présence dans le sous-sol de l’auberge rend toute l’histoire légèrement bancale. Car il avait 10 000 occasions de flinguer Kurt Russell. Lui et Daisy n’étaient pas tout le temps accrochés l’un à l’autre, il y avait énormément de possibilités de le prendre par surprise ! Surtout quand on sait que 3 d’entre eux sont également du côté de Daisy et de son frère. Avec le recul, ce twist amène plus de questions sur la logique du film qu’autre chose, et ça m’a un peu déçu de la part de Quentin Tarantino. Le twist était un peu trop facile à faire, et surtout ne tient pas énormément debout. Mais ça reste malgré tout un très bon film !

Tout le long du film, j’ai trouvé que Michael Madsen avait les cheveux un peu trop soyeux quand même …
C’est un détail, mais ça m’a sorti du film, je ne saurais dire pourquoi !

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