Review : Interstellar – L’Antre du Greil
*Maison de l’acteur Matthew McConaughey*
Un script sur la table à manger de l’acteur. Ce dernier lit le pitch du film avec attention. Il y a écrit : « L’histoire d’un homme faisant un long voyage dans l’espace pour sauver l’humanité, mais surtout pour sa propre famille ». Matthew semblait intéressé, il ne lit pas le reste du script et fonce directement au rendez-vous fixé pour commencer le tournage. Et c’est là que l’attendait le réalisateur … Et ce réalisateur … était Michael Bay !!
Et c’est comme ça que Matthew McConaughey a failli jouer dans Armageddon 2. Seulement ce dernier est revenu des méandres de la médiocrité pour le haut panier des acteurs et a donc refusé poliment avant de retourner chez lui. Il tombera sur un autre script avec exactement le même pitch, mais cette fois-ci, le film semblait bon, et il le savait. Ce film, c’est Interstellar, la dernière oeuvre sortie de l’esprit du réalisateur Christopher Nolan
Avant de vous dire de quoi parle les grandes lignes du film, je tiens à préciser une chose concernant la bande-annonce du film. Si vous pensiez que la bande-annonce du film révélait vraiment ce dont ce film parle, je vous promet que vous vous trompez. Il est rare d’avoir des bandes-annonces qui ne révèlent pas un peu trop l’intrigue de nos jours, c’est un fait. Mais ici c’est le cas, pas grand chose n’était révélé, et c’est une bonne chose ! La surprise reste intacte. Cela devrait être bien plus souvent le cas.
De quoi nous parle donc Interstellar ? Eh bien l’humanité va de plus en plus mal, avec notamment un phénomène s’appelant le « Mildiou » qui décime les récoltes, amenant une crise planétaire : l’humanité manque de nourriture. Une seule solution pour la NASA qui opère désormais dans le plus grand secret : un ultime voyage dans l’espace à travers un trou noir pour explorer une nouvelle galaxie, et surtout trouver une nouvelle planète habitable pour empêcher l’extinction de l’homme.
Je vous préviens : je ne spoilerais rien durant l’article en lui-même, car l’un des points importants du film est bien évidemment son scénario (comme toujours pour les films de Christopher Nolan en même temps …) mais je tiens tout de même à parler de la fin du film pour ceux qui l’ont vu. Il y aura donc une partie spoiler à la toute fin de l’article, bien après que j’ai donné mon avis. Vous pouvez donc continuer votre lecture sans risques. Et pour ceux qui l’ont vu, je cause de la fin … à la fin justement !
Christopher Nolan est le genre de réalisateur qui met au centre du film ce qui doit l’être : l’histoire. L’homme raconte des histoires, et le fait d’une bien belle manière. Et pour son Interstellar, il s’attaque à l’espace, mais aussi au domaine de la SF. Un nouveau genre que le réalisateur maitrise grandement car je vous le dis : c’est une claque visuelle. Mais contrairement à un film comme Gravity où la forme était tout ce que le film proposait, Interstellar maintient le fond comme le point le plus important. Avec ses plans hallucinants dans l’espace, l’absence de son … Le côté graphique du film est bien plus qu’enchanteur et nous rend vraiment rêveur sur les beautés au dessus de nos têtes. Il nous remet à notre place sur notre côté insignifiants en face de l’immensité de la galaxie, et c’est beau.
Ça claque ! Sans doute le film le plus enchanteur de sa filmographie d’un point de vue graphique.
Mais comme je l’ai dit il y a quelques lignes (ou plutôt écrit … enfin vous m’avez compris), le centre du film reste tout de même son histoire. L’histoire d’un homme qui quitte sa famille pour essayer de la sauver, ainsi que toute l’humanité. Et pour incarner cet homme, le choix s’est porté sur Matthew McConaughey. Et voir cet acteur dans un film de cet ampleur me semblait totalement impossible quelques années auparavant, tant il était prisonnier dans toutes ces comédies romantiques toutes plus catastrophiques les unes que les autres (puis franchement, lui avec Sarah Jessica Parker ?! … Qui peut croire à une telle connerie !). Mais ce dernier est revenu au sommet de la plus belle des manières, et Interstellar ne fait aucune exception.
Le casting du film est fantastique. Christopher Nolan reprend quelques acteurs de ses anciens films (il adore travailler avec les mêmes personnes, et il les choisit bien ses acteurs !) comme Michael Caine ou Anne Hathaway. Matthew McConaughey joue ici parfaitement bien son rôle, et nous avons quelques gros acteurs dont j’ignorais la présence dans le film ! J’ai par exemple été très surpris par la présence de Casey Affleck dans le film, mais surtout par Matt Damon qui ne joue pas un petit rôle en plus ! Bref, Christopher Nolan a toujours des castings géniaux pour ses films, et ici ça ne fait pas exception ! Il arrive toujours à tirer le meilleur d’eux au niveau de l’interprétation, ce qui fait toujours plaisir à voir pour les spectateurs.
Vous vous rappelez de l’époque où il tournait dans de mauvais films ? Moi non plus !
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– Hmmm … Monsieur Greil ?
– Oui ?
– Vous dites qu’il tire toujours le meilleur des acteurs, alors comment expliquez-vous la scène de Marion Cotillard dans The Dark Knight Rises ?
– Dans Interstellar, on a beaucoup d’histoires d’anomalies scientifiques, de théories sur les trous noirs et tout ça, non ?
– Oui, et ?
– Je pense qu’il y a eu une faille spatio temporelle entre la caméra et Marion Cotillard durant cette scène, ce qui fait que le réalisateur la voyait bien jouer à travers cette faille, mais que dans la réalité ça ne se passait pas du tout comme ça. Il s’est fait avoir, et en revoyant cette scène précise de The Dark Knight Rises, c’est là qu’il a eu l’idée d’écrire un film sur ce phénomènes des trous noirs.
– C’est vrai ?!
– Non.
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Autre retour pour ce film : Hans Zimmer. Et cela fait plaisir de voir qu’il se renouvelle au niveau du genre avec des compositions différentes de ce à quoi il nous a habitué. Mais je n’ai pas été enchanté par la bande originale d’Interstellar. Il a des thèmes forts mais la plupart du temps, je trouve que les musiques étaient assez moyennes. J’ai toujours un profond respect pour Hans Zimmer, je trouve que c’est un très grand compositeur. Mais je ne retiendrais pas son travail pour le film dans ma mémoire.
Et c’est ce que je pourrais dire sur Interstellar en général d’ailleurs. J’ai un profond respect pour Christopher Nolan. Il fait partie de la fine fleur des réalisateurs actuels, et chacun de ses films est un évènement en soi. Mais là où certains ont vu un chef d’oeuvre dans Interstellar, je n’y ai vu qu’un bon film. C’est un très bon film, avec une bonne histoire (même si je regrette avoir vu venir les twists bien trop en avance et bien trop facilement …), un bon casting … La réalisation est impeccable. Nous sommes transportés dans cet univers avec des décors juste magiques. Christopher Nolan a le don de nous transporter dans ses univers et Interstellar ne fait pas exception. Il semble presque impossible pour lui de réaliser un mauvais film. Mais pour moi Interstellar n’est pas aussi sensationnel qu’on peut le lire un peu partout sur la toile. Ce n’est pas le meilleur film de Christopher Nolan, et ce n’est même pas le meilleur film de l’année. Mais cela reste un film que je conseille à tous, qui mérite de marcher au box-office et d’être vu par un maximum de personnes. Et cela montre bien le talent qu’a Christopher Nolan : même lorsque le film qu’il sort n’est pas son meilleur, il arrive tout de même à nous sortir l’un des meilleurs films de l’année, tant il survole le reste des films sortis en salle.
Et c’est bien en salle que le film doit être vu ! L’expérience visuelle est vraiment fantastique, et c’est en salle qu’il peut se savourer pleinement.
Un grand bravo à Christopher Nolan pour son premier voyage dans l’espace, Interstellar est une franche réussite. Mais je retiendrais bien plus Inception ou The Dark Knight dans sa filmographie. Et désolé, mais le twist final n’est selon moi pas des plus fins, ni même des plus intéressants …
Keep Calm, and trust Christopher Nolan
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MAINTENANT, SPOILONS MES BONS ! (Oui, j’ai piqué cette phrase à l’Odieux Connard … Mais ça rime …)
Franchement, n’était-il pas trop évident que Matthew McConaughey soit le fameux « fantôme » ? Dès le dialogue de Matthew et le fameux code en morse de la bibliothèque, je savais que cela serait lui. C’était d’ailleurs un peu trop à mon goût. Tout ce côté « destinée » sur son rôle et celui de sa fille pour le futur de l’humanité, et surtout le côté « l’amour est plus fort que tout, même la science » m’a un peu ennuyé. C’était presque digne d’un twist d’un film de Shyamalan ! Bordel, Nolan a écrit des choses tellement meilleures et plus fines que ça … Même si le second twist le plus évident était la trahison de Matt Damon. Bon sang, mais la prochaine fois un petit peu plus de finesse ne ferait pas de mal !
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