
Review : Assassin’s Creed – L’Antre du Greil
2016 était l’année où les joueurs de jeux vidéos avait un espoir. Un espoir de pouvoir un jour être au cinéma devant non seulement devant une bonne adaptation de jeux vidéos au cinéma, mais surtout devant un bon film de manière générale. Car avant cela, il faut reconnaître qu’entre les différents déchets créés par Uwe Boll et la saga Resident Evil qui continuait de grandir sans aucune raison logique, ce n’était pas la panacée. Mais en 2016, 2 projets d’adaptation ont fait tilter notre curiosité : Warcraft et Assassin’s Creed. C’était des projets plus intéressants que d’habitude car ici, les studios qui sont à l’origine des jeux étaient impliqués dans le processus créatif du film. Avec Warcraft, c’était globalement mi-figue, mi-raisin. Pas daubé comme beaucoup d’adaptations au cinéma, mais pas le film qu’il nous fallait pour sortir du niveau marécageux moyen des films de ce genre.
Forcément, en cette fin d’année, les regards sont tournés vers Assassin’s Creed, mené par la tête d’affiche Michael Fassbender. Serait-ce enfin le film que nous attendions tous ? LE film que nous pourrions enfin citer quand on parle des adaptations de jeux au cinéma ?
Voici sans doute l’une des dernières reviews de l’année, celle du bébé qui rapporte plein de gros sous (tellement qu’ils s’en tapent de sortir les jeux encore bugués maintenant) à la société Ubisoft … Assassin’s Creed !
Assassin’s Creed, qu’est-ce que ça raconte ? Nous suivons Cal Lynch (incarné par Michael Fassbender) qui se réveille dans un étrange lieu après avoir été condamné à mort pour homicide volontaire. Il n’existe officiellement plus. Il se trouve en fait dans les laboratoires d’Abstergo. La docteur Rikkin (incarnée par Marion Cotillard) veut utiliser Cal pour une expérience liée à l’Animus, une machine capable de faire vivre à Cal la vie de ses lointains ancêtres par l’intermédiaire de son ADN. Rikkin veut que Cal retourne dans la vie de son ancêtre en Espagne en 1492 où il est membre d’une confrérie secrète, celle des assassins. Cal va vite comprendre qu’il est au centre d’un complot bien plus important qu’il n’y paraît, pouvant mener à la fin de l’humanité telle qu’on la connait.
Je le dis à chaque article concernant une adaptation mais je le redis quand même : je critiquerais le film uniquement pour ce qu’il propose en tant que film. J’ai joué à quelques opus de la saga Assassin’s Creed mais ça s’arrête là. Vous ne me verrez donc pas dire « bouh dans le jeu c’est blablabla ». Je me fiche du jeu, ce qui m’intéresse ici est Assassin’s Creed, le film.
Le film nous propose donc de suivre deux personnages différents (tous deux incarnés par Fassbender puisqu’il joue à la fois le personnage principal, mais aussi son lointain ancêtre) sur deux époques différentes. Nous sommes à la fois en 2016 et en 1492 en pleine guerre d’Espagne. Oui, en 1492 il n’y a pas eu que la découverte de l’Amérique dans l’histoire du monde, il s’est aussi passé d’autres trucs ailleurs. J’aime beaucoup ce concept personnellement. De manière générale, l’idée proposée du film est un concept réellement très intéressant qui a un énorme potentiel. Je ne suis pas surpris qu’il y ait autant de jeux Assassin’s Creed sur les consoles, qu’on ait aussi des romans et qu’en plus ce film serait le premier opus d’une future trilogie (c’est en tout cas dans les plans actuels, si le film se prend une mandale au box-office, les plans risquent bien évidemment de se voir annuler).
David s’est laissé pousser les cheveux depuis Prometheus ….
Malheureusement, le film souffre du syndrome de la bonne idée mal exploitée. Car si on nous montre beaucoup de parties se passant en 1492 dans les différentes bandes-annonces, le ratio est plutôt 75% dans le présent, 25% en 1492. Ce qui est dommage car cela va sans dire : les 25% sont bien plus intéressants que les 75 autres. Le soucis majeur dans ce décalage, c’est non seulement un soucis en terme de rythme, mais aussi en terme de développement de l’histoire. Nous sommes trop dans le présent, mais le film en fait trop peu avec le temps accordé, c’est vraiment étrange.
J’adore Michael Fassbender, je trouve cet acteur excellent et très charismatique. Une belle tête d’affiche pour ce projet, sans aucuns doutes. Le problème c’est qu’il n’y a absolument aucun développement de son personnage au cours du film. Pire, le personnage qui évolue le plus dans Assassin’s Creed n’est pas le personnage principal qui vit toute cette aventure, mais le personnage de Marion Cotillard ! Elle fait un travail correct d’ailleurs en passant, rien de transcendant mais pas de quoi gueuler devant le film non plus. Jeremy Irons est également trop peu utilisé pour que je puisse m’attarder sur lui. Il est là, voilà. C’est à peu près tout ce que je peux dire sur son personnage.
En attente des 125879 blagues sur ma mort dans The Dark Knight Rises
On s’ennuie dans le présent, avec beaucoup de parlotte qui n’amène pas grand chose au film alors que des choses importantes sont laissées sans explications. J’aimerais beaucoup savoir pourquoi le héros du film a tué un homme, l’amenant à sa condamnation à mort. Rien n’est dit. Plus d’explications sur les Templiers ne serait pas un mal non plus. Ici, les méchants du film sont une organisation qui veut contrôler l’humanité, blablabla le but habituel des méchants. Encore une fois, pourquoi ? L’univers semble intéressant mais on ne me dit rien, donc en tant que spectateur je finis par rapidement me foutre de ce que le film raconte puisqu’il ne me dit pas ce que je veux savoir et me dit des choses dont je me fiche royalement.
Le projet est voulu comme le premier volet d’une trilogie donc je comprends qu’on me laisse quelques points en suspens. Mais il faut quand même qu’il y ait des éléments qui rendent le film intéressant en lui-même. Je ne veux pas voir du teasing pour les prochaines suites pendant 2 heures. Je veux un film qui pourrait se suffire en lui-même, tout en me donnant envie d’aller voir une éventuelle suite si elle sortait un jour.
J’ai également un soucis avec les scènes d’action du film. Elles sont très bien chorégraphiées, de ce côté là, rien à dire c’est très bien. Le problème est au niveau du style choisi en terme de montage, car nous alternons entre l’action en 1492 et ce qu’il se passe pour Cal à notre époque, qui combat du vide, des hologrammes. Ce n’est que mon avis sur le coup mais ça me sortait du film quand ça arrivait. Je sais bien que toute l’action est en quelque sorte un hologramme, mais comme nous revivons la vie de l’ancêtre du héros, j’ai envie de m’investir dans ce qu’il a vécu, et ces différents plans où on revient sur le héros à notre époque reproduisant les mouvements me gênait. J’en parle car ça n’arrive pas qu’une seule fois dans le film, au contraire ça arrive un bon nombre de fois.
« Michael Fassbender a une sonde anale » (Le titre du premier épisode de South Park dans un univers alternatif où Michael Fassbender joue le rôle de Cartman)
Vu la tournure de l’article, on pourrait croire que je vais chier sur le film. Mais bizarrement, non. Le film a de nombreux défauts, suffisamment pour que je ne vous encourage pas à aller le voir absolument. Mais quand je vois les notes qu’il se tape sur le net, je trouve ça un peu fort. Il y a des problèmes dans l’histoire, ce qui est majeur. Mais l’action est bonne, la réalisation est bonne et l’univers a du potentiel. Est-ce que ça sera un potentiel exploité ? Rien n’est moins sûr. Il n’empêche que si un jour nous avons Assassin’s Creed 2 qui sort dans nos salles, je me dirais sans doute « pourquoi pas ».
Peut-être pas à voir absolument au cinéma, mais si vous tombez dessus, laissez-vous tenter. Je m’attendais à bien pire personnellement, habitué au niveau des adaptations de jeux au cinéma. Et je n’en suis pas ressorti satisfait, mais je n’étais pas en colère, choqué ou à me plaindre qu’ils ont chié sur les fans de la licence. Assassin’s Creed n’est pas le film qui cure la malédiction des adaptations de jeux vidéos au cinéma. Mais malgré tout, ça reste un divertissement que j’ai trouvé pour ma part tout à fait honnête.
Michael Fassbender Approved … A peu près
L’année touche à sa fin, ce qui veut dire … Articles bilans ! Il va donc falloir bosser sur les tops des meilleurs et des pires films de l’année, ainsi qu’un top sur les plus grosses attentes de 2017. J’espère que le tout vous plaira ! Pour vous tenir au courant des sorties d’articles sur le site, n’hésitez pas à rejoindre la page Facebook si ce n’est pas déjà fait. En plus ce sont les périodes de fête, ça serait votre cadeau envers un inconnu. Cet inconnu, c’est moi dans la comparaison. Et si vous avez été bien élevés, on vous a dit de ne pas me parler. Mais ils n’ont rien dit sur le fait de laisser des commentaires donc … Ça devrait aussi être jouable.
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