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Star Wars I

Parlons peu, parlons bien, parlons ciné #2 : Star Wars (1/2) – L’Antre du Greil

J’ai l’art de me compliquer la tâche de manière inutile. Nous en sommes à peine au second numéro de ma nouvelle chronique que je vais nuancer le propos que je tenais dans la chronique précédente. Comment est-ce que je peux passer pour une personne sûre d’elle derrière ? Néanmoins, j’essaye de faire les choses de la bonne manière. Le titre de la chronique est « Parlons peu, parlons bien, parlons ciné » après tout. J’aurais dû choisir « Parlons peu, parlons approximativement, parlons ciné », les efforts auraient été ridicules en comparaison.

Et je m’attaque à la saga Star Wars en plus ? J’ai à peine fait un boulot qui me convient moyennement sur (500) jours ensemble que je vais parler du mythe qui pourrait briser ma crédibilité à jamais sur internet ? Mon masochisme atteint des sommets. Je ne vois vraiment pas comment je pourrais m’infliger plus de pression et … Et je fais ça en deux parties. FAN-TA-STI-QUE.

Bref, il est temps d’arrêter de se lamenter pour essayer de vous rendre plus enclins à me pardonner si je dis quelque chose qui ne vous plaira pas sur cette quasi-religion. Il est surtout temps de parler Star Wars, mais avant tout de parler cinéma. Alors faisons les choses correctement, parlons peu, parlons bien, parlons ciné. Je vais même pouvoir introduire le début de ma chronique avec LA phrase :

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine …

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TIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNNNNNN !!!! TIN TIN TIN … TIN TIN TIN TIN TIN TIN TIN … Qu’est-ce que c’est ridicule de faire le générique d’introduction de Star Wars à l’écrit … Tout comme il serait ridicule de vous présenter la saga Star Wars. C’est Star Wars voyons ! Tout le monde connait cette saga épique aux millions de fans à travers le monde, rendant chaque sortie d’un film lié de près ou de loin à son univers inratable au cinéma et implacable au box-office. Sans parler des milliards de dollars générés par les produits dérivés, les séries, les comics … Bref, Star Wars est un monument de la culture et écrire cette phrase entre dans le domaine de la rhétorique.

Je ne vais pas non plus vous présenter l’histoire des différents épisodes de la saga. Tout déjà parce qu’il y en a 7 ce qui rendrait la chronique bien trop longue à mon (mais aussi à votre) goût. Sachez juste que cet article se concentrera avant tout sur les épisodes I, II et III. Pour les deux du fond qui ne connaîtraient pas les films Star Wars mais qui mystérieusement continuent de lire ces lignes, cela correspond à La Menace Fantôme, L’Attaque des Clones et La Revanche des Siths. Ou plus précisément au processus créatif amenant à la naissance de cette trilogie.

Dernier point avant d’entrer dans le sujet, histoire de bien mettre le contexte en place pour savoir dans quoi vous mettez les pieds (je suis tellement peu sûr de moi en écrivant cette chronique que je vais viser le sol boueux de Dagobah ? Pas le groupe de métal hein, la planète où vit Yoda dans l’épisode V … Ouais, je fais des blagues de métal et de Star Wars, je suis hilarant à ce point). C’est un petit peu cliché à vrai dire et j’ai presque honte car j’aimerais dire que je suis au dessus de la plèbe mais … il n’y a rien à faire, j’adore la trilogie originale tandis que ces épisodes I, II et III me frustrent plus qu’autre chose. J’aime certains aspects de cette trilogie, mais je choisirais toujours sans la moindre hésitation de regarder les épisodes IV, V ou VI avant de regarder l’un d’entre eux. Le III est un petit peu mieux foutu mais le I et surtout le II … Je ne peux pas ! J’irais même plus loin dans le cliché car je n’aime pas les versions remasterisées des trois films originaux ! Mais je ne parle de ça que dans le but de vous titiller car je parlerais de tout ça dans la prochaine chronique. Du tease, tout ça tout ça bref Greil ferme là, ça fait 664 mots que tu écris et nous ne sommes toujours pas dans le vif du sujet, c’est affligeant commence à causer ! (Oui, je me parle à la troisième personne parfois).

jim-carreyNon continue de parler pour rien, c’est fascinant !

Si vous n’avez pas lu le premier « Parlons peu, parlons bien, parlons ciné » (ce que je vous encourage à faire), j’y parlais de la créativité et de la signature qu’a un réalisateur sur ses différentes oeuvres. Je suis peut-être naïf, mais je mets toujours le réalisateur au sommet dans le processus créatif d’un film. Sans doute par respect pour les artistes ou les nombreux réalisateurs que j’admire. Si je vous ai donné mon ressenti rapide sur Star Wars juste avant, c’est pour que vous compreniez mon point de vue sur la chronique car je vais cette fois-ci faire quelque chose qui nuance mes pensées habituelles ainsi que les propos que l’on peut voir partout sur internet (encore plus ces derniers mois avec les affaires de la Warner et des films du DC Extended Universe) : nous allons parler de la production. Et en bien cette fois !

Vous n’avez donc pas à être d’accord avec moi sur les films en eux-même. Je vais d’ailleurs très peu en parler finalement de ces épisodes I, II et III. Je vais avant tout prendre comme exemple toute la pré-production et la production de Star Wars : Episode I – La Menace Fantôme. Pour cela, je vais aussi utiliser comme source le documentaire se trouvant dans les bonus de l’épisode I : The Beginning : Making Star Wars : Episode I. Vous n’êtes pas obligés de le regarder mais je vous le conseille tout de même, c’est un documentaire réellement intéressant qui montre bien ce qu’il se passait derrière les coulisses. Si vous êtes fans, faites de même avec les documentaires bonus des épisodes II et III, appelés respectivement Star Wars From Puppets To Pixels : Digital Characters In Episode II et Star Wars Within A Minute : The Making of Episode III. Ils sont disponibles sur Youtube, je vous mettrais les liens à la fin de la chronique.

jar_jarIl est sympa ce Greil quand même.

Pourquoi spécifiquement ce documentaire en comparaison de ceux des épisodes II et III ? Car c’est là que le problème que je veux aborder est le plus palpable selon moi. Le problème d’avoir un créateur qui joue tous les rôles et qui ne se fait jamais remettre en question, amenant un effet néfaste sur la qualité du produit final. Et croyez moi, je déteste utiliser le terme de produit quand il s’agit d’un film. Mais il ne faut pas rêver : le cinéma est une industrie. Une industrie extrêmement puissante qui voit des films non pas comme des films, mais comme des investissements. Les producteurs qui signent un chèque de plusieurs millions de dollars font un pari : voir ces millions disparaître si le film se mange un bide ou voir ces millions se multiplier si au contraire le public se rue dans les salles.

Plusieurs fois dans ce documentaire, nous voyons que différentes personnes ne semblent pas emballés par ce que propose George Lucas. La scène la plus marquante selon moi vient lors du premier visionnage du film par l’équipe complète. George Lucas semble presque conscient qu’il y a des choses qui ne vont pas, tandis que nous voyons certaines personnes avec un visage blasé par ce qu’ils venaient de voir. Alors oui, l’argent serait là, l’argent coulerait à flot de manière évidente. Mais je suis convaincu que tout le monde à Lucasarts n’approuvait pas du tout La Menace Fantôme. George semblait également certain que le personnage Jar Jar Binks ferait un carton absolu. Il y a d’ailleurs une réplique dans ce documentaire qui est souvent reprise par des gens critiquant les films. Je vous conseille notamment la critique de Mr. Plinkett sur Youtube si vous êtes anglophones, car elle est particulièrement bien travaillée (voici le lien si jamais ça vous intéresse) . La réplique en question ? « Jar Jar Binks est la clé dans tout ceci, car il est un personnage bien plus drôle que ce que nous avons connu »

Le décalage entre ce que pense George Lucas et le résultat final ne pouvait pas être mieux résumé.

imageOups !

Tout n’est pas à jeter dans les épisodes I, II et III. Loin de là. La volonté de George Lucas de proposer quelque chose de différent est louable et on pourrait même critiquer un retour en arrière avec l’épisode VII qui veut proposer quelque chose de trop similaire aux épisodes IV, V et VI qui sont tenus en si haute estime. Mais ce n’est pas parce que la volonté derrière le projet est louable que l’on doit mettre de côté les défauts du film. La plus grosse évidence est justement le personnage de Jar Jar Binks devenu quasiment inexistant dans les épisodes II et III, tant le retour de flamme de la part des fans sur ce personnage était intense.

Je ne vais pas me prétendre meilleur dans les phrases qui vont suivre. Mais si le projet avait été plus travaillé d’une manière collaborative et si George Lucas n’avait pas les pleins pouvoirs, je pense sincèrement que les épisodes I, II et III auraient pu être d’une qualité bien supérieure. Parce que George Lucas le reconnait lui-même : il n’est pas un bon réalisateur. D’ailleurs, les opus de la saga Star Wars considérés comme les meilleurs sont ceux qui n’ont pas été réalisés par lui. Il n’est pas non plus le meilleur scénariste. Le talent de George Lucas vient de son imagination et de la création d’univers. Mais l’une des personnes les plus importantes selon moi dans l’univers Star Wars n’est autre que Lawrence Kasdan qui était scénariste des épisodes V, VI et VII. Les épisodes I, II et III n’ont été écrit que par George Lucas quasiment. Je dis quasiment car pour l’épisode II, nous avons une deuxième personne crédité en tant que scénariste : Jonathan Hales.

Ce ne sont pas des noms à retenir spécialement. Surtout celui de Jonathan Hales d’ailleurs étant donné que L’Attaque des Clones est le seul film sur lequel il a travaillé, le reste de sa carrière venant de la série Les Aventures du jeune Indiana Jones … Youpi.

indyQu’est-ce que c’est que ce bordel ?!

George Lucas était le seul maître à bord pour les épisodes I, II et III alors que les épisodes IV, V et VI étaient à l’époque un vrai travail d’équipe, avec plusieurs scénaristes et des réalisateurs différents. Cette chronique n’est pas une attaque spécifique contre George Lucas mais plus une volonté de montrer que faire un film est un travail compliqué nécessitant beaucoup de monde. Je n’irais pas dans le côté psychologique de George Lucas (je vais essayer de me la jouer psy dans la prochaine chronique par contre !) mais il est évident qu’en étant le seul avec les pouvoirs créatifs, la qualité du produit final en souffre.

Bien évidemment, le tout est une histoire d’équilibre. Quand on voit les affaires récentes des interventions parfois trop nombreuses de la Warner dans le processus créatif des films DC, le résultat final n’est pas bon. Il suffit de voir Suicide Squad qui selon moi en est la preuve parfaite. Dans le cas présent, il faudrait trouver un équilibre et laisser plus de marge de manoeuvre au réalisateur.

La crise à Hollywood est réelle d’un point de vue créatif. On ne peut pas le nier, elle est là. Tous les producteurs veulent des adaptations, que les films deviennent forcément des sagas, que l’on ait des reboot, des remakes, des spin-off … Bref, la crise est là. Je ne vais pas tomber dans le côté révolutionnaire de la chose en hurlant partout sur la toile qu’il ne faut aller voir que des films indépendants, que tous les blockbusters sont stupides … Non seulement cela serait hypocrite de ma part, étant donné que je vais voir énormément de blockbusters tout au long de l’année, mais cela serait surtout irréalisable. Évidemment que le public général va préférer voir un blockbuster à un autre film. Ils veulent en avoir pour leur argent et être divertis.

Ce que je dis, c’est que pour éviter cette crise, il va falloir qu’un équilibre de pouvoir se trouve entre le réalisateur et les producteurs pour proposer un film final qui soit honnête. Il ne faut pas forcément condamner les producteurs dès qu’un film est mauvais, car on a pu voir que l’absence des producteurs dans le processus peut aussi nuire aux films. C’est tout du moins ce que j’ai modestement essayé de vous faire voir en prenant en exemple la saga Star Wars. Cet équilibre de force n’est plus présent actuellement, avec les producteurs qui en ont beaucoup trop, pris par leur volonté de faire des milliards chaque année. Je ne veux pas paraître blasé d’ailleurs, mais je trouve cette année 2016 plutôt médiocre notamment à cause de ça.

Encore une fois, je suis naïf. J’en suis conscient. Mais je me vois plus comme un Candide dans le cas présent. Nous verrons bien dans les prochaines années si la qualité globale du cinéma hollywoodien pourra remonter. Je l’espère de tout coeur en tout cas !


Pour ceux qui n’ont pas vu les documentaires, voici les liens. Bon visionnage si vous ne les avez pas vu, je vous les recommande encore une fois. Ils sont vraiment très intéressants.

The Beginning : Making Star Wars: Episode I The Phantom Menace

Star Wars From Puppets To Pixels : Digital Characters in Episode II

 

Star Wars Within A Minute : The Making of Episode III


J’espère que cette chronique vous a plu ! La prochaine parlera également de la saga Star Wars mais sur un tout autre sujet cette fois-ci. A savoir le thème de l’appartenance d’un film. C’est un exercice nouveau pour moi donc il y a sûrement des points sur lesquels je peux m’améliorer. Je vais tout faire en tout cas pour faire de ces chroniques de vrais travaux dont je peux être fier en les relisant. D’ici là, je vous remercie d’être de plus en plus nombreux à venir jeter un oeil dans le coin, ça fait plaisir ! J’aimerais tellement faire plus mais la vie réelle est imposante comme fardeau parfois !

Si vous ne le savez pas déjà, il y a une page Facebook où je vous tiens au courant sur les prochaines sorties d’articles, des avis exclusifs sur des films etc … Voici le lien : https://www.facebook.com/AntreDuGreil/

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