October of Horror – #27 : The Thing – L’Antre du Greil
Pour feinter les gens avec son film, rien de mieux que de lui donner exactement le même titre que le film dont tu es la precquel. Comme ça, on croit qu’on va voir un remake alors qu’il s’agit bien d’une precquel. Nous sommes donc en 2011 et de gentils producteurs se sont dit qu’il fallait essayer de relancer des vieux cartons un film se passant quelques heures avant un film de 1982. Je dois avouer que je ne comprends pas la décision marketing derrière la sortie du film, mais j’apprécie néanmoins le respect de l’oeuvre originale de John Carpenter en ne faisant pas de ce film un remake.
Le problème de ce film est d’ailleurs qu’il y a tellement de respect de l’oeuvre originale qu’il en a oublié de proposer quelque chose de nouveau … Et là, c’est quand même moyen. Bref, aujourd’hui, après avoir parlé du chef d’oeuvre de 1982, parlons de sa precquel de 2011 qui n’est pas un chef d’oeuvre. Avant The Thing, il y avait … The Thing ! Mais pas le même The Thing. L’autre.
Nous sommes quelques heures avant les événements survenus dans la base de recherche américaine. Une équipe de chercheurs norvégiens est tombé en Antarctique sur une découverte qui pourrait révolutionner l’histoire telle que nous la connaissons : un vaisseau spatiale est piégé sous la glace, probablement depuis des milliers d’années. En plus du vaisseau, un organisme extra-terrestre est retrouvé congelé. Sans plus attendre, ils prennent l’énorme bloc de glace pour effectuer des analyses, sans savoir qu’ils viennent d’amener avec vous une créature des plus dangereuses … Une chose d’un autre monde.
Il est extrêmement difficile d’écrire un bon second film dans une saga. Il faut savoir trouver l’équilibre parfait entre ce qui a marché dans le premier opus tout en y incorporant suffisamment de différences pour que le film ait sa propre identité. C’est un exercice si difficile qu’il est beaucoup plus facile de compter les bonnes suites que les mauvaises qui sont bien trop nombreuses. Mauvaises suites justement parce qu’ils n’arrivent pas à obtenir cet équilibre. Ou simplement parce que ce sont des étrons, c’est tout à fait possible. C’est toi que je regarde Le Fils du Mask. Je ne t’ai pas oublié hein ! Mes années de thérapies n’ont pas été vaines, je peux t’affronter en face maintenant. Comme un homme ! Mais revenons à nos moutons. Écrire une suite est encore plus compliqué quand le premier film est déjà un excellent film. Réussir à produire une suite qui se veut encore meilleure que le premier film qui est déjà excellent est tellement rare que là, comptez les suites qui sont supérieures au premier opus est encore plus simple.
Si je dis ça, c’est parce que The Thing est une precquel qui montre parfaitement quand on veut trop respecter le film original sans prendre d’initiatives, au point de n’avoir absolument aucune identité. C’est très simple : si vous avez vu le film original de 1982 The Thing, vous avez vu ce film, car c’est exactement la même chose. Alors, oui techniquement ce n’est pas exactement pareil. Après tout, il s’agit d’une precquel. Nous ne sommes plus en compagnie de Kurt Russell et Keith David mais de Mary Elizabeth Winstead et Joel Edgerton. Mais à part le casting qui est différent, ce film est quasiment un copier / coller !
Pour être franc, j’aime quelques éléments de ce film, même si pour moi il n’a pas de réel intérêt. Le casting de ce film est globalement très bon. Avoir une fille en tant qu’héroïne principale est une chose que je trouve vraiment pas mal. Dans le film de John Carpenter, le casting était uniquement masculin (sauf si on compte la voix féminine de l’ordinateur, mais là on va chercher la petite bête je trouve) donc avoir un point de vue féminin sur une telle situation est intéressant je trouve. Ça ne révolutionne pas le film pour autant, mais ça lui donne une autre approche. Et la nostalgie étant quelque chose qui marche pas mal sur moi, revoir la chose tuer et se métamorphoser comme elle le fait est toujours aussi cool. Mais sincèrement, ça ne va pas plus loin.
The Thing est tellement similaire à son prédécesseur que c’en est presque triste. On a bien le clin d’oeil avec la musique par exemple qui ça est quelque chose d’appréciable. Mais on a également des choses aberrantes comme la scène du test du plombage qui est une copie totale de la scène du test sanguin dans le film de 82. Globalement, je trouve que raconter cette histoire n’avait pas de réel intérêt. Le décor est le même, la situation est la même … Il n’y a rien d’unique dans ce film, et c’est dommage. Garder le mystère sur ce qui était arrivé à l’équipe des norvégiens était un bon élément dans le The Thing de 1982. On y découvrait une créature à la forme affreuse carbonisée, créant un sentiment de peur chez les personnages qui ne savaient pas ce qu’il avait pu se passer ici. Maintenant qu’avec ce film nous avons vu ce qui leur ait arrivé, on a juste envie de se dire « ouais, bah la même chose qu’à vous les mecs … la même chose qu’à vous »
Évidemment, si cela ne tenait qu’à moi, il n’y aurait jamais eu de suite ou de precquel à ce film. Tout comme savoir qu’une precquel à Shining en préparation est quelque chose qui me scie les nerfs. Mais je n’ai pas mon mot à dire sur la raison de faire ces projets. La seule chose que je veux, c’est que ça soit fait d’une bonne manière. J’aurais aimé que ce film ne soit pas une precquel mais une suite, et que cela se passe autre part qu’en Antarctique. En ville ou autre part, peu importe, mais que ça soit quelque chose qui amène une nouvelle ambiance, une nouvelle identité, que ça m’amène quelque chose de nouveau. Ici, et même si ça se passe en Antarctique, ce film n’est que du réchauffé. Et ce sans la maîtrise de John Carpenter derrière ce qui nous en fait une pâle copie. C’est vraiment dommage parce qu’avec une telle créature, je pense qu’il y avait un vrai potentiel à exploiter. Néanmoins je ne me plains pas, nous aurons toujours la version de 1982, l’intouchable.
Demain, je vous parlerais d’un film qui fera je pense plaisir aux joueurs de jeux vidéos. Je n’en dis pas plus, mais rien que cet indice révèle le tout, donc on peut parler d’un secret de polichinelle. D’ici là, si vous voulez parler de The Thing, du charme de mademoiselle Mary Elizabeth Winstead ou de Kurt Russell, la page Facebook de l’Antre est faite pour vous ! Portez-vous bien, on approche de la fin de l’October of Horror les loulous !
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