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Goodnight Mommy

October of Horror – #21 : Goodnight Mommy – L’Antre du Greil

Si il y a bien un pays dont j’ignore tout au niveau du cinéma, c’est bien l’Autriche … Mais récemment, un film d’horreur provenant d’Autriche a particulièrement retenu mon attention. Depuis quelques mois maintenant, le cinéma d’horreur semble connaître un vent de fraîcheur grâce aux réalisateurs indépendants. Je ne vous parle pas des gros films qui sortent chaque année pour Halloween et qui ne coûtent pas un rond pour finalement rapporter 50 fois ce qu’il vaut au box-office. Je vous parle d’un film d’horreur qui a coûté peu lui aussi, mais qui a été fait par un réalisateur qui semble passionné. Ce n’est peut-être qu’une impression, mais ces derniers mois nous avons eu ces petites tueries du genre qui sortent de nulle part et qui prennent tout le monde à contrepied de par leur qualité. Je peux citer les exemples les plus marquants dernièrement avec Mister Babadook ou encore It Follows, deux films que je vous conseille très fortement !

Alors attention, je ne dis pas que tous les films d’horreur avec une plus grosse production derrière sont des mauvais films, tout comme je ne dis pas que tous les films d’horreur indépendants récents sont excellents. Mais ça reste clairement le genre qui semble connaître un second souffle et ça fait plaisir. Personnellement, je ressens la passion des réalisateurs derrière ces films et surtout leur respect du genre. Du coup, je voulais aujourd’hui vous parler d’un film récent : Goodnight Mommy. Diffusé en janvier 2015 chez nous pendant un festival, il semble avoir fait forte impression auprès des critiques puisqu’il fait partie des nominés aux Oscars pour le meilleur film étranger. Bref, c’est du lourd mes amis !

Goodnight Mommy

Les gamins dans les films d’horreur, soit ils sont flippants, soit on a juste envie de les battre. Ceux là, ils sont flippants. Bref, de quoi Goodnight Mommy nous parle ? C’est l’histoire de deux jeunes jumeaux qui retrouvent leur mère après une opération plastique lourde au niveau du visage. Couverte de bandages au niveau de la tête, elle semble étrange et particulièrement distante avec l’un des deux jumeaux. Ces derniers vont se mettre à douter : est-ce bien leur mère qui est présente avec eux ?

Je vous le dis tout de suite : j’ai beaucoup aimé ce film grâce aux différents thèmes abordés. L’histoire en elle-même est plutôt simple et on passe une bonne partie du film dans la maison donc le tout est assez confiné. Mais malgré ce cadre limité, le film trouve pas mal de diversité dans son ton et surtout n’est jamais ennuyeux. Le film dure 1h30 et passe donc vite, mais nous n’avons pas le temps de nous ennuyer car nous sommes directement jetés dans le bain. Et c’est une bonne chose ! On ne prend pas de gants pour expliquer les choses, on vous balance tout de suite au coeur du problème. Et le coeur du problème est justement la mère des jumeaux. C’est aussi là l’un des premiers gros points forts : l’ambiance très pesante à moindre coût.

Quand on y pense, avoir simplement des bandages ne devrait pas être très effrayant. Et pourtant ici, la mère est au début du film nous met vraiment mal à l’aise avec son apparence. C’est une bonne chose : faire beaucoup avec peu. Quand nous avons des films d’horreur qui essayent d’en faire des tonnes pour nous faire réagir, avoir un film qui va directement au but sans artifices fait réellement beaucoup de bien.

On se concentre sur la mère mais comme je le dis, le film change pas mal sa dynamique au fur et à mesure qu’il avance. Je vous préviens donc tout de suite : il y aura quelques spoilers sur la seconde moitié du film. Je ne révèlerais cependant rien quant au twist final, car oui il y en a un, et même si ce n’est pas le plus original de la Terre, il a le mérite d’être particulièrement bien réalisé. Maintenant que vous êtes prévenus, je peux vous parler de la seconde partie qui est là où il commence vraiment à se passer des choses beaucoup plus visuelles. A force de doute, nos deux frères jumeaux vont donc prendre les choses en main à leur manière : ils attachent leur mère au lit et vont la torturer pour qu’elle révèle son identité.

Là, nous partons sur une seconde moitié qui est à double tranchant car nous avons des séquences de torture qui visuellement sont intéressantes mais vraiment intenses par moment. Quand nous avons la première moitié du film qui se repose quasiment uniquement sur de l’ambiance et que maintenant en plus de l’ambiance, nous avons le visuel qui arrive, ça peut surprendre le spectateur, et pas forcément dans le bon sens. Pour ma part, le film est vraiment construit comme une longue brûlure qui devient de plus en plus intense jusqu’au dernier tiers qui est réellement là où le film nous balance tout. Et la violence visuelle n’a jamais été un point qui me choque particulièrement. Sauf si on dépasse certaines limites, comme pour cette saloperie de A Serbian Film, un truc que je déconseille à tous et qui n’est pour moi qu’un putain de gros déchet (ce n’est pas un teaser, je ne compte pas parler de ce film que je méprise). Mais ce n’est pas le point !

La violence graphique de la seconde moitié du film est vraiment le seul point qui peut séparer les avis sur le film selon moi. Soit on accepte cette nouvelle dynamique, soit on la regrette car la première moitié promettait un peu plus que de simples scènes de torture. Et pour être franc, les deux camps auront des arguments dans leur explication. Donc vous voilà prévenus, pour ma part c’est pas un problème, mais si jamais vous le regardez un jour (ce que je vous conseille car il vaut le coup d’oeil), vous pourriez être surpris.

On ajoute à tout ça des thèmes comme le rapport à la mère, la peur du changement ainsi qu’un autre thème que je ne peux révéler sans entrer dans le domaine du spoiler. En gros cela concerne le rebondissement final. Comme ça, ceux qui l’ont vu savent de quoi je parle ! Bref, on ajoute à un film à l’ambiance pesante des thèmes efficaces et nous obtenons un cocktail détonnant : Goodnight Mommy. Est-ce qu’il m’a autant marqué qu’un Mister Babadook ou qu’un It Follows ? Non, je ne pense pas. Je trouve ces deux films plus efficaces. Cependant, Goodnight Mommy reste un film vraiment bien construit. Le spectateur n’est pas pris pour un gros abruti et surtout le film n’est pas fait pour être vu par des gros abrutis. Par gros abrutis, je parle bien entendu des adolescents et adolescentes qui hurlent, rient et parlent très forts au cinéma devant un film d’horreur. L’euthanasie forcée n’est pas encore légale, mais un bon gros coup de batte dans le crâne de ces personnes ferait plus de bien à l’humanité que de mal. Goodnight Mommy ne nous balance pas des jump-scares bidons, le tout est vraiment axé sur l’ambiance, nous sommes dans un film avant tout psychologique. Il est donc à prendre au sérieux parce qu’il l’est, ce n’est pas un slasher que l’on peut voir entre potes.

Le film nous propose une histoire simple mais bien menée, une bonne construction et une bonne ambiance. Et à cette époque, c’est devenu difficile dans le genre de l’horreur, alors encore une fois, je savoure d’avoir des films comme Goodnight Mommy apparaître ici et là car le genre en a besoin. Est-ce que ce second souffle va bien se confirmer et relancer la machine embourbée dans des sagas et des productions qui sont pour la grande majorité merdiques ? Rien n’est moins sûr. Mais ce qui est sûr par contre, c’est que ce film n’a pas à rougir de sa prestation, et je croise les doigts pour qu’il fasse justement une bonne prestation à la prochaine cérémonie des Oscars car le genre n’est clairement pas représenté à ce genre de cérémonie, et peut-être que Goodnight Mommy pourrait être le film qui ramène le spot sur le genre de l’horreur. On y croit !


Demain, on en finit avec Saw ! Enfin nous abordons le septième et dernier opus. D’ici là, j’espère que cet article vous aura plu et encouragé à tenter votre chance avec Goodnight Mommy. Si vous souhaitez montrer votre soutien à mon humble site, n’hésitez pas à rejoindre la page Facebook. Portez-vous bien et à demain pour un nouveau retour sur le genre de l’horreur !

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