October of Horror – #15 : Saw V
On reprend la même formule, mais cette fois-ci même le tueur ne nous intéresse plus ? Bienvenue dans Saw V, le film mieux que Saw IV mais qui n’a strictement aucun intérêt au niveau de la saga complète ! Cool.
Non je suis un peu méchant. C’est vrai que Saw V est meilleur que Saw III et Saw IV. Darren Lynn Bousman n’est plus le réalisateur pour la saga, nous avons cette fois-ci David Hackl. Le monsieur était un habitué de la saga puisqu’il était le chef décorateur de Saw II, Saw III et Saw IV. Bref, le Valérie Damidot de la saga Saw ! C’est un titre imaginaire, mais si il existait, bah c’est lui qui l’aurait ce titre.
Au niveau de l’histoire de cet opus, qu’est-ce qu’on peut dire de beau ? Nous retrouvons Hoffman qui a fait croire à tout son petit monde qu’il s’est libéré d’un des pièges de Saw et qu’il a sauvé la fille du héros de Saw III. C’est donc un héros et surtout le dernier agent en vie, tous les autres étant mort durant les événements de Saw III et Saw IV qui ont eu lieu en même temps. Il peut donc reprendre sa petite vie de tueur en série en savourant le fait qu’il est à l’abri vu que Jigsaw est maintenant décédé. C’est sans compter sur l’agent du FBI Strahm, qui ne croit pas trop à son histoire et qui compte bien enquêter sur le passé d’Hoffman pour prouver qu’il n’est pas aussi blanc qu’il voudrait le faire croire.
Cette suite fait pas mal d’efforts pour remonter la pente. On a plus d’histoires, et surtout moins de violence graphique extrême. Au point de faire de Saw V l’un des opus les moins violents de la saga. Je le mettrais au même niveau que le premier opus. Attention, on a toujours du mort et du sang qui coule à flot hein. Mais moins qu’avant. Nous n’avons pas de crâne qui explose par deux blocs de glace, et surtout nous n’avons plus cette foutue machine qui tire les cheveux très forts. Et ça, ça fait quand même un peu plaisir.
La mission de cet opus était plutôt simple : nous présenter Hoffman. Car arriver après le Jigsaw original que nous connaissons depuis le tout début de la saga est quand même difficile, surtout quand son introduction se fait dans le plus con des films de la saga. Bref, la première impression était mauvaise et il fallait rattraper le merdier pour au moins nous faire tenir encore 2-3 films. Je maintiens qu’avoir docteur Gordon en second disciple aurait été un choix bien plus judicieux … Mais les scénaristes étaient convaincus que mettre un inconnu était une meilleure idée … Je ne prétends pas avoir une meilleure idée qu’eux, mais je le pense.
Nous avons donc pas mal de flashbacks sur Hoffman. On y apprend qu’il a fait un faux piège pour imiter Jigsaw et couvrir sa propre ambition : tuer l’homme qui avait tué sa soeur. Jigsaw est touché dans son égo par cette imitation de seconde zone et va donc kidnapper Hoffman, avant de lui donner une chance de devenir son complice. Nous verrons ensuite une série de scènes où les deux préparent les différents pièges des différents opus. J’ai bien aimé ces scènes. Bon, on peut dire que c’est juste du rattrapage pour nous faire passer la pilule du « le mec était là depuis le début, mais dans l’ombre », mais c’était pas trop mal fait. Quand je vois certaines sagas d’horreur qui ne font absolument aucun effort pour rester cohérent, même parmi les gros noms du genre (c’est toi que je regarde Massacre à la Tronçonneuse … Vers où vas-tu foutue saga ? Je te perds de plus en plus depuis quelques films …), je me dis qu’ils n’étaient pas obligés de faire ça. Mais ils l’ont fait, et c’est une bonne chose.
Malheureusement, cela n’aide pas à nous intéresser à Hoffman. De toute façon étant donné qu’il est un tueur en série, le but n’était pas qu’on s’attache à lui. Mais c’est un fait : Tobin Bell est un bon acteur et Costas Mandylor (celui qui joue Hoffman) ne l’est pas. Donc il nous fait très rapidement chier. Il n’a pas plus de 2 expressions sur le visage, ce qui nous fait tomber dans le schéma du « c’est un méchant lambda et on doit le haïr parce qu’il est méchant ». Qu’au moins on nous donne des raisons de le haïr ! C’est vraiment ce qui fait de Saw V un épisode plutôt inutile : on essaye de nous installer un personnage dont on a rien à cirer.
A côté de toute cette enquête, il nous faut quand même une vague de pièges, parce que sinon ce n’est pas drôle. On a donc un groupe de 5 personnages qui ont une série de 4 épreuves. Un membre du groupe va mourir jusqu’à ce qu’il en reste 2 qui devront ensuite à la fin donner 2,5L de sang pour remplir une jarre, jarre qui permettra d’ouvrir une porte. C’est à ce moment là qu’on a le twist de cette série de pièges : le groupe pouvait largement rester à 5 jusqu’au bout si ils avaient bosser en équipe. Mais on voit très vite que ces personnages sont de gros enfoirés donc quand on les voit mourir … Bah on s’en fiche. Saw est vraiment devenue une machine qui nous balance des décès à la pelle sans qu’on en ait quelque chose à faire. Les gens sont là pour être des sacs de viande qui meurent de façon visuellement impressionnante. Ça ne va pas plus loin. Ok, le piège final où ils se tranchent le bras sur la longueur pour filer du sang est longue et on voit bien qu’ils souffrent, mais nous, les spectateurs, nous en foutons complètement. Quand on voit l’un des deux survivants nous montrer son bras dans un état bien merdique, je me suis toujours fait cette réflexion par contre : le mec peut applaudir à une main maintenant. Et ça, c’est quand même pas mal.
*bouge le bras frénétiquement*
*obtient un bruit d’applaudissement*
*applaudit sarcastiquement cette réflexion totalement stupide du Greil*
Nous n’avons pas notre twist de fin pour cet opus ! Et ça c’est quand même moyen. On voit simplement l’agent Strahm comprendre qu’Hoffman est bien le remplaçant de Jigsaw mais trop tard : il tombe dans un piège et meurt. Pas de gros twist, juste une question pour le spectateur : quel est l’intérêt d’avoir ramené l’ex-femme de Jigsaw dans l’histoire ? En effet, la voilà de retour dans l’équation après qu’on l’ait vu dans les flashbacks de Saw IV. Elle reçoit un colis de la part de Jigsaw après son décès, mais on ne sait pas ce qu’il contient. Un moyen très simple de nous faire croire qu’il y a encore plein de mystères dans la saga et que tout n’est pas dit. Dommage, car Saw V n’est pas le pire des épisodes. Il est juste particulièrement inutile.
On veut nous présenter Hoffman ? Rien à cirer d’Hoffman. On nous montre une nouvelle série de pièges avec 5 personnes ? Rien à cirer des 5 personnes. Hoffman s’en sort au début du film et a couvert ses traces pour montrer au reste du monde qu’il n’est pas coupable ? Hoffman s’en sort à la fin du film et a couvert ses traces pour montrer au reste du monde qu’il n’est pas coupable. Bref, on revient exactement au même point qu’au tout début du film, avec juste l’ex-femme de Jigsaw qui revient dans l’histoire. COOL.
Merci Saw V d’exister, tu as vraiment apporté … Aucune idée de ce que tu as apporté, mais tu es là. Même Saw IV a amené quelque chose ! Saw V objectivement meilleur que Saw IV, mais tu n’as pas d’intérêt … C’est quand même dommage ! Au moins, le niveau remonte un tout petit peu et c’est quand même pas mal. Pour un cinquième opus dans une saga d’horreur, c’est un exploit. On verra d’ailleurs que les efforts vont se poursuivre avec le film préféré des amateurs de jeux de mots que tout le monde a fait 12 000 000 de fois : Saw VI.
Vous aussi vous avez un bras comme le monsieur qui fait que vous pouvez applaudir d’une main ? Ou vous êtes simplement quelqu’un qui essaye de se tenir au courant d’une quelconque manière des prochaines sorties au sein de mon humble antre ? Pas de soucis, la page Facebook du site est ICI et elle est là pour ça en plus ! C’est quand même cool non ?
Bon, ce n’est pas que je ne vous aime pas, mais demain on a un affrontement légendaire qui sera traité dans notre belle rétrospective de l’October of Horror. Rétrospective qui en est officiellement à sa moitié du coup puisque nous sommes le 15 ! Yeaaaayyyy. Faisons semblant d’être optimistes en se disant que la qualité d’écriture ne descend pas en flèche au fur et à mesure des jours. Je parlais pour moi sur cette dernière phrase.
Bisous.