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The Eye

October of Horror – #14 : The Eye – L’Antre du Greil

Il fallait forcément finir par le bas, amis lecteurs. J’aurais pu me la jouer classique en vous parlant d’abord de ce film pour finir sur The Grudge, mais non. Le Greil, il aime souffrir. Il aime s’infliger le pire pour la fin ! Avec les remakes américains de films d’horreur asiatiques, il était évident que tous les fameux remakes en question ne soient pas de franches réussite. Le remake de The Grudge était une petite surprise qui avait retenu mon attention et ce pour les bonnes raisons. Le film savait ce qu’il faisait et savait ce qu’il devait délivrer au public. Le remake de The Eye par contre, c’est tout l’inverse : on fait du petit plat gouteux qu’est le film original un bon gros fast-food des familles avec un petit drapeau américain sur le burger … Bref, vous l’avez compris : pour moi The Eye est la représentation parfaite de tout ce qu’il ne faut pas faire dans un remake. C’est donc un cas d’école parfait, et surtout une occasion pour moi de dire ce qui ne va pas avec le cinéma d’horreur américain moderne. Une pierre, deux coups !

Il est donc temps de parler du remake avec en tête d’affiche Jessica Alba, alors jetons un oeil (hihihi, c’est rigolo, j’ai dit de jeter un oeil) sur The Eye

The Eye

Avant de commencer, la petite phrase d’accroche sur l’affiche du film ? Rien de tout ça dans cette phrase n’est vrai. Mais alors rien. Jessica Alba n’est pas magistrale et le film n’est pas efficace, ni angoissant. Sans vouloir être méchant, Jessica Alba n’est pas suffisamment talentueuse pour être magistrale d’ailleurs, quel que soit le film où elle joue. C’est une très belle femme, ça, aucuns soucis. En terme de jeu par contre ? … Non. Non, vraiment non. En terme général, ne croyez jamais les phrases d’accroche qu’on nous met sur les affiches de film. Si elles sont là, c’est qu’elles fonctionnent malheureusement, mais faites vous votre propre avis. Pas besoin de rajouter des tonnes de citations, l’affiche du film en elle-même doit vous donner envie de le voir ou non.

Bref, concentrons-nous sur l’histoire de The Eye : l’héroïne (Jessica Alba donc) est une musicienne aveugle. Mais elle va vite retrouver la vue après une greffe de cornée. Malheureusement dans son bonheur de voir à nouveau, un gros inconvénient : elle peut voir plus que n’importe quelle autre personne puisqu’en plus des vivants, elle voit désormais les morts. Et ces derniers ne semblent pas très heureux d’être vus comme ça.

Tout comme pour The Ring, ici tout est relocalisé pour le public américain. Nous sommes en Amérique, et tous les acteurs le sont. Mais contrairement à The Ring qui n’en abusait pas, The Eye est tellement fier de se passer aux États-Unis qu’il a besoin de nous montrer qu’il fait tout mieux que les autres. On le voit parfaitement avec l’héroïne. Dans la version originale ? C’était une femme aveugle on ne peut plus normale, qui a ses petites habitudes et qui était dans un orchestre. Jessica Alba ? Ah non, elle n’est pas aveugle. Madame est quasiment Daredevil ! Et je ne dis pas ça juste pour la blague : il y a littéralement une scène où elle retient quelqu’un de se faire écraser en traversant la route, exactement comme la scène au début du film Daredevil où le jeune Matt Murdock sauve un vieillard (qui se trouve être Stan Lee, donc c’est quand même la classe). Elle nous balance même une phrase d’accroche qu’on ne devrait dire que dans un film d’action où il y aurait un personnage aveugle. On est obligé d’avoir une longue introduction où madame nous dit à quel point sa vie déchire même si elle est aveugle, comme si elle devait montrer qu’elle assure. Est-ce que c’est une façon détournée pour les scénaristes de ce remake de montrer qu’ils ont mieux fait que ceux qui ont écrit le film original ? J’en suis convaincu. Et la vache qu’est-ce qu’ils ont tort ces abrutis.

Elle n’est pas dans l’orchestre comme une simple musicienne, non non non c’est la soliste. Madame est mieux que les autres malgré son handicap. Normalement, quand on veut faire bien les choses, on essaye de rendre ses personnages attachants. Comment s’attacher à Jessica Alba (pas littéralement hein, parce que je sais que beaucoup de personnes voudraient s’attacher à elle) quand on arrête pas de nous montrer à quel point elle fait tout mieux que tout le monde ? Ça la rend limite désagréable. Mais bon, ce n’est pas le pire en terme de changement de personnage. Le docteur qui l’accompagne dans sa rééducation après l’opération qui lui a rendu la vue ? Dans le film original, le docteur est gentil et simple. Ici ? Non il nous faut vraiment quelqu’un qui semble être une véritable ordure tant il nous donne l’impression de constamment frimer. Bordel, même les fantômes dans le remake essayent de tout faire mieux que les fantômes du film original !

Voilà le plus gros problème de ce remake qui passe complètement à côté du film original en terme d’ambiance et surtout d’efficacité. Dans la version originale de The Eye, nous étions dans l’ambiance avant tout. Comme dans les autres films japonais dont je vous ai parlé auparavant. Et c’est ce qu’il faut faire pour réellement marquer le spectateur ! Il faut que ça soit l’ambiance qui nous pèse pour qu’on y pense encore même quand le générique est terminé. Il ne faut pas qu’on se contente de nous balancer des trucs sur l’écran avec un son très fort ! C’est juste énervant, c’est un réflexe ! Mais ce n’est pas de la peur ça ! Pour The Eye, ça l’est. Les fantômes adorent maintenant nous faire de très beaux jump-scares à la con alors qu’il n’y en a aucuns dans le film original. Et Jessica Alba elle voit mieux les fantômes que dans le film original, forcément c’est une américaine. Elle est plus balèze du coup. Inévitable. Nous avons donc une merveilleuse scène où madame voit le fantôme … D’un restaurant. Comme quoi les lieux ont aussi le droit à des fantômes dans ce film. Ça n’apporte rien au film bien entendu, c’est juste pour montrer que madame peut aller dans des restaurants qui n’existent plus. Super. C’est pas comme si ça lui créait magiquement de la nourriture … Là j’aurais trouvé l’utilité du don.

En plus de ça, tout comme pour The Ring cette fois-ci, le remake reprend une scène du film original … Mais la rend bien moins efficace. Super les mecs. Vous pouvez vous la péter sur le fait de montrer que les États-Unis c’est vachement mieux, n’empêche que les japonais eux savaient faire une scène flippante dans un ascenseur. Pour ceux qui n’ont pas vu le film original : l’héroïne se retrouve à un moment dans un ascenseur avec un fantôme. Cette scène est particulièrement efficace dans le film grâce à sa lenteur et sa tension qui ne fait qu’augmenter. Rien que pour cette scène, je vous encourage vivement à trouver le film original The Eye et à le regarder. Il en vaut vraiment la peine. Ici ? On nous balance un montage hyper rapide histoire de bien bien foirer l’ambiance à cause de la rapidité dans les changements de points de vue et ça y est la scène est déjà passée et dure moitié moins longtemps. Fan, ta, stique.

Je ne parlerais même pas de la fin du film qui n’est juste qu’un gros doigt d’honneur fait au film original et ça y est, le film est fini et il était temps !

La vache … The Eye … Il a vraiment tout foiré selon moi. On balance l’ambiance pour y préférer des jump-scares bon marché, on balance l’héroïne classique mais attachante pour nous en faire une super aveugle qui ne semble pas avoir besoin de nouveaux yeux en premier lieu … C’est typiquement l’adaptation qui passe à côté du sujet, histoire de satisfaire les adolescents débiles qui crient et rient fort au cinéma. Et c’est aussi pour ce genre de raisons que je ne vais plus au cinéma pour voir un film d’horreur. Entre le public rempli de jeunes abrutis et les films qui font tout pour satisfaire ces jeunes abrutis, je préfère attendre tranquillement chez moi pour savourer le film en question. Mais pour The Eye, il n’y a rien à savourer. Le classique japonais est devenu un produit bas de gamme et très vite oubliable bien américain. Ils voulaient leur version parce qu’ils pensaient faire mieux, ils l’ont eu. Qu’ils la gardent, je préfère revoir la version japonaise.


Je donne un peu l’impression d’être soupe au lait non ? C’est juste que j’ai du respect pour ces oeuvres originales qui essayent vraiment de proposer quelque chose de nouveau. Donc quand je vois cette même oeuvre reprise pour être mâchée et régurgitée pour en faire une version stupide et bâtarde, ça me désole.

Bref, passons ! Si cela vous a plu, que vous voulez montrer votre soutien ou même simplement vous tenir au courant des prochaines sorties d’article, le Facebook est là pour ça ! D’ici là, je vous dis à demain pour un nouveau film d’horreur qui est … Oh pas besoin de mystère, vu que je me suis déjà occupé des 4 premiers films vous devez vous en douter : Saw V

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