Hellfest 2013 – Deuxième partie – L’Antre du Greil
Cannes Clisson, deuxième jour. Quelle heure? 12h30. C’est vrai? La vache, je vais être en retard aux concerts !!!
Bon ok, je ne me suis pas levé si tard. C’est qu’il faut bien passer au Leclerc pour acheter un peu de bouffe. En ce qui concerne le programme de la journée, même s’il ne s’annonce pas aussi chargé que celui de vendredi (voir l’article qui lui est consacré), il n’en sera pas moins de grande qualité, et plutôt diversifié, puisqu’on aura du blues, du hard rock, du heavy, du stoner… Que du bon en somme ! Alors, qu’est-ce que vous foutez encore là à lire l’intro? Foncez lire le reste !
Le premier concert du jour est celui d’un groupe que j’ai découvert récemment et qui m’a fait un bonne (voire très) bonne impression. Pour les fans de la série Twin Peaks, ce groupe est pour vous, puisqu’il s’appelle Audrey Horne, il existe depuis quasiment une dizaine d’année, vient de Norvège (des norvégiens qui font du hard au lieu de faire du black… On aura tout vu ! Remarque, les notions de « hard » et « black » peuvent se rejoindre quand on regarde du porno…) et a sorti 4 albums. Heureusement pour moi qui vient donc de découvrir le groupe, 6 des 7 chansons interprétées pendant la demi-heure de concert sont issues de Youngblood, leur dernier album. Le combo est aussi bon sur scène qu’en studio, à commencer par leur chanteur, Toshie, qui est impérial d’un bout à l’autre, dans son magnifique T-shirt Van Halen (encore un qu’il va falloir que j’achète…). Tout le groupe se bouge sans compter : jouer old-school ne veut pas dire être des papys ! Tout ça confirme la bonne surprise qu’est Audrey Horne : à vite revoir à l’occasion d’un show plus long !
Notez la magnifique écharpe du club de foot de Laval, qui n’a absolument rien à foutre là
Chaque Hellfest a son groupe suisse. Si si. Bon ok, que depuis 2011, mais même. Donc : Coroner en 2011, Gotthard en 2012 et Krokus en 2013. Si ces derniers ont pourtant sorti un album récemment (le sympathique Dirty Dynamite), la seule trace qu’on pourra en avoir est celle sur le backdrop, avec le chien qui fume. Aucun extrait de l’album, choix plutôt étonnant. Je pense qu’ils ont joué la carte du « faire plaisir au fan old-school », car la palette d’album balayée est large (même si centrée sur la période de gloire 1980-1983), et si on pondère par le faible nombre de chansons jouées : 8, pour 40 minutes en tout. On a donc le droit à Heatstrokes et Fire, de Metal Rendez-Vous (1980) ; Easy Rocker, de Hardware (1981) ; Long Stick Goes Boom et American Woman (reprise des canadiens de The Guess Who, dont la reprise par Lenny Kravitz est extrèmement connue, au point que peu de gens connaissent le groupe original… Incultes !), de One Vice At A Time (sorti en 1982, et célèbre pour être le meilleur album qu’AC/DC n’a pas fait) et Headhunter et Eat The Rich, de Headhunter (1983). Et puisque vous savez compter (sauf toi, le petit enfant syrien, parce que ton école a été détruite par un missile américain… De toute façon c’est pas grave, tu vas mourir la semaine prochaine. La bonne nouvelle, c’est que tu peux choisir comment : le gaz sarin ou la rafale de Kalash?), vous arrivez au nombre de sept chansons. Mais vous me laissez pas le temps de parler aussi ! Donc, Hoodoo Woman, extrait de Hoodoo (2010), sera le seul représentant de la carrière récente de Krokus. Au niveau de l’interprétation, c’est plutôt bien, de toute façon c’est de base de la bonne musique, et les mecs ne sont pas des pieds. On regrette quand même que la prestation ait été un peu mollassonne. Par contre, ce qui fait plaisir, c’est la sincérité que dégage ces mecs : tels des actrices pornos, ils ont toujours la banane collée sur le visage (oh la comparaison merdique !!! Digne des heures de gloire de Greil), et on les sent heureux d’être là. On ressort de là content aussi, à défaut de sauter de joie.
D’après mes calculs, Krokus est le troisième groupe le plus vieux du fest’. Je pense que ça se voit un peu
J’aurais pu passer voir Uncle Acid & The Deadbeats après Krokus, mais je préfère attendre car je sais que je les reverrai : le 2 décembre, en première partie de Black Sabbath ! Nous profitons donc du créneau horaire qui nous est offert pour aller nous doucher. Ce n’est pas du luxe !
L’entrée de la Valley (coucou le monsieur !)
La prochaine étape se situe sous la Valley, pour mon premier concert du week-end sur cette scène là : celui des Suédois de Witchcraft. C’est évidemment du stoner/doom (on est sous la Valley quoi). Ce qui saute au yeux dès le début : la qualité du son. Véritablement excellente (à l’inverse des Mainstages, dont le son fluctue bien trop), puissante, chaude, un régal. Et le must, c’est que c’est aussi bon quelque soit le groupe auquel j’assisterai (à savoir Truckfighters, Graveyard et Spiritual Beggars, voir la journée de dimanche). Passé le premier contact sonore, Witchcraft se révèle être un groupe excellent scéniquement parlant (excepté le chanteur Magnus Pelander, statique et peu charismatique, alors que très en voix). Et puisque musicalement, c’est excellent aussi, forcément le concert est excellent. La setlist est essentiellement axée autour de Legend, leur quatrième album, avec en articulation le single It’s Not Because Of You, qui les a révélé au grand public, qui d’ailleurs le leur rend bien. Ce concert est aussi l’occasion de voir pour la première fois un duo qu’on apercevra de nombreuses fois sur cette scène : l’association Gibson SG/ampli Orange. C’est dingue le nombre de guitaristes qui utilisent ce matériel là. Allez, c’est l’heure du cours de mathématique : un bon son + un bon groupe + de la bonne musique + de bons instruments + un bon jeu de lumière = un très bon concert !
Je vous jure, si c’est flou c’est parce qu’il y a de la fumée !
Petit détour par la Mainstage 1 pour voir (de loin) la prestation de Down, première des nombreuses incursions de Phil Anselmo, ancien chanteur de Pantera, sur les scènes du Hellfest. Mais, malgré le fait qu’il se frappe le front jusqu’au sang avec son micro, le reste du concert n’est malheureusement pas assez bon pour qu’il mérite qu’on s’y attarde plus d’une demi-heure. Désolé Phil, mais tu vaux presque plus le coup dans les groupes autres que le tien !
Les amplis Orange viennent rompre la monotonie générale au niveau des couleursL’ombre de Kiss planera toute la journée au dessus de la Mainstage 1
Bon, on est en France, donc ne nous mentons pas : on est forcément un peu raciste sur les bords. Bon, pas raciste, mais on aime quand même faire de grandes généralités sur certains pays et leurs habitants. Exemple : les Américains, des gros qui bouffent en permanence et qui ont zéro connaissances en histoire-géo. Ça n’est pas vrai, Les Experts l’ont démontré (bon ils sélectionnaient un peu les gens qui passaient dans la rue ou sur la plage mais c’est pas ça qui compte). Autre exemple : les Allemands. Passons sur la gastronomie (mangeurs de saucisses et buveurs de bières), et parlons de ce qui fait rêver en France : la fameuse rigueur allemande, le fait que tout soit carré, etc, ce pourquoi nos présidents successifs allaient tous la sucer au/à la chancelier/chancelière. Pas vrai non plus, sur 82 millions d’habitants, y a forcément des brebis galeuses (*tousse tousse* hippies écolos *tousse tousse*). Mais quand on voit un concert comme celui d’Accept, on a quand même un gros doute. Pas de temps à perdre, tout s’enchaîne, tout est maîtrisé, en un mot c’est rigoureux. Les classiques sont bien là (Princess Of The Dawn, Metal Heart, Balls To The Wall, Losers And Winners), on a aussi des extraits des derniers albums (Pandemic pour Blood Of The Nations, Stalingrad pour… Stalingrad). Public ultra réactif, nickel, dans la poche comme dirait l’autre. Même le temps de faire venir un guest, Phil Anselmo (qui n’a pas fini d’être sur tous les coups ce week-end, c’est clairement l’homme de cette édition), sur l’ultra-classique Fast As A Shark. Perso, j’aurais bien voulu un London Leatherboys, mais bon, on commence à être habitué aux chansons-qu’on-aimerait-bien-qu’ils-jouent-mais-qu’ils-ne-jouent-pas. Et on leur pardonne volontiers, parce que l’interprétation est là, que les mecs se donnent, et qu’ils ont fait un effort pour faire une belle scène. Rien à redire, sinon que c’était un chouilla court. Tant mieux, ça pousse à aller les revoir !
Tu veux la voir ma grosse rigueur allemande?
Pour Papa Roach, lisez un peu en dessous pour Bullet For My Valentine, c’est sensiblement la même chose.
Malgré le fait (oui, c’est comme ça qu’on dit, « malgré le fait que », et pas « malgré que », hein?) qu’ils soient la deuxième tête d’affiche du week-end, ZZ Top joue tôt en ce samedi soir sur la Mainstage 1. Mais d’une certaine manière, tant mieux, car le soleil couchant permet de faire briller de mille feux les chromes omniprésents sur scène, sur la batterie et les pieds de micro. Parfait pour souligner leur décontraction et leur groove. L’arrivée des Texans sur scène est précédée d’une intro en vidéo, dans l’esprit du clip de I Gosta Get Paid (qui sera avec Chartreuse le seul extrait de leur très bon dernier album, La Futura). Et puisque le temps est réduit, on va à l’essentiel : les classiques. Et évidemment, ZZ Top en a à la pelle : Sharp Dressed Man, Gimme All Your Lovin’, le duo Waiting For The Bus/Jesus Just Left Chicago, Legs… Tout est maîtrisé, mais il manque un grain de folie qui ferait tout s’emballer, qui amènerait le concert vers la perfection. Le genre de celle qu’on a eu avec Lynyrd Skynyrd l’année dernière, et qui manque ce soir. Dommage. Ça n’empêche pas le public de s’emballer sur les deux chansons finales : La Grange, connue de tous, et Tush. C’est quand même ZZ Top, et on sort de là en se disant qu’on a vu un groupe avec un grand G, et que ça nous en fera des histoires à raconter aux petits-enfants au coin du feu, fumant la pipe, avec une robe de chambre et des charentaises.
Entre les deux mastodontes que sont ZZ Top et Kiss, on est obligé de supporter Bullet For My Valentine, le groupe pour ado dépressive qui pense que c’est trop une métalleuse rebelle parce qu’elle écoute ce genre de groupe. Ça fait un peu rageux comme déclaration je sais, mais c’est le ressenti que j’ai, que ce soit côté scène ou côté public. Côté scène, on joue des chansons avec des riffs qui sont parfois pas mal du tout, mais dont le refrain est vraiment trop commercial, en mode lover et tout, alors qu’on joue les gros bras. D’ailleurs, ça sert à rien de faire genre les moulinets sur la guitare alors que tu porte de l’eye-liner et que t’as une coiffure Super Sayen. Et puis côté public, en fait ce sont les gosses des gens qui sont venus pour ZZ Top et Kiss, mais qui ont visiblement loupé une marche, parce qu’on se croirait à une séance de Twilight à UGC : jeunes filles en fleur qui crient tout ce qu’elles peuvent. C’est triste à dire, mais c’est la vérité : voilà ce que sont devenus les groupes de metal mainstream. Dans les années 70, au moins les filles avaient une certaine estime d’elles-mêmes : tout ce qu’elles voulaient, c’est se faire troncher par les musiciens ! Aujourd’hui, elles veulent le prince charmant qui leur fait la sérénade. Faut pas déconner… Voilà, la parenthèse « Youri vomi sur les groupes à midinettes » est maintenant refermée. Mais quand on y pense, Greil a parlé de la saga Twilight, moi des groupes à midinettes, à quand Pino qui nous parle des jeux vidéo genre Nintendogs ou la Maison du Style (comme par hasard des jeux DS, comme quoi Nintendo se tire littéralement des roquettes dans le pied et perd toute crédibilité) ou CamXue qui nous parle de séries comme True Blood ou Desperate Housewifes?
Si on va à un concert de Kiss, c’est qu’on aime le spectacle, les shows à l’américaine et le grand-guignolesque. Et en ce samedi soir, on aura été servi : jets de flammes à gogo, feux d’artifice, bras télescopique qui se déploie au dessus de la fosse, plateforme élévatrice sur la scène, tyrolienne… Juste énorme ! Tout est fait pour rappeler la période de gloire du groupe (1973- 1979 en gros), d’une au niveau des chanteurs : tout le monde s’y colle, Tommy Thayer (guitare solo) et Eric Singer (batterie) y compris, comme Ace Frehley et Peter Criss il y a 35 ans ; d’autre part par la setlist : le groupe veut vraiment faire amende honorable de tous les égarements commis dans les années 80 et 90 (si ce n’est pas vrai, alors ils mentent vachement bien). Le seul extrait de Monster, leur dernier album en date, est Hell Or Halleluyah (si on exepte le bout de Outta This World chanté par Thayer) ; le morceau d’ouverture est tiré de Psycho Circus, dernier album avec le line-up dit « classique » ; un extrait de Lick It Up (un des albums les plus heavy du combo, avec Vinnie Vincent à la guitare, et connu pour être l’album du démaquillage) ; et la grande surprise de la soirée : pas de I Was Made For Loving You !!! Ce n’est pas pour me déplaire, puisque cette chanson me fait vomir, mais quand on s’attend à ce qu’ils la jouent (c’est quand même un des morceaux les plus célèbres du groupe), ça fait un choc. Les classiques du groupe répondent présent : Rock And Roll All Nite, Detroit Rock City, Love Gun, Shout It Out Loud, God Of Thunder, Black Diamond, Deuce…
En ce qui concerne l’interprétation, c’est bon, sans plus. Paul Stanley est bien en voix (même sur la plateforme au milieu de la fosse pendant Love Gun), comme tout le monde d’ailleurs. C’est plutôt pour Tommy Thayer et Eric Singer que je m’inquiète : jamais ils ne décollent (sauf au moment de leur duel instrumental et pyrotechnique, au sens propre du terme, puisque perchés sur les plateformes), ils restent bien trop en retrait par rapport aux deux leaders, et n’offrent absolument rien d’original à se mettre sous la dent. Quant à Gene Simmons, il en fait des tonnes bien sûr, avec le moment où il crache du sang, et son numéro de cracheur de feu. Le concert se termine avec les deux bras télescopiques qui viennent au dessus du public, et avec le jet de confettis (d’ailleurs, ça sert à rien, mais j’en ai récupéré plein). C’était intense, on ne s’est pas ennuyé, un moment vraiment très sympa. Kiss a donné un concert à la hauteur du nombre de personnes présentes sur le site en ce samedi : 40000 !
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?Il pleut du sperme !!!
Entre 2 recherches de médiator de Kiss, le concert de Korn commence. On se met un peu en retrait pour regarder un bout du set. D’ailleurs, c’était à quitte ou double. Je ne venais que pour une chanson : Blind. Soit ils la jouaient rapidement, et c’était tant mieux, soit ils la jouaient à la fin, et j’étais baisé, je devais rester jusqu’au bout (c’est Blind quoi). Et fort heureusement, ça a été la première chanson du concert !!! Et comment ne pas se mette à sauter à l’écoute d’un morceau si génial? Du riff aux paroles, de l’intro au chant, tout est parfait dans cette chanson. Jonathan Davis (chant) balance tout du fond de ses tripes. Allez, le jour où je connaîtrai mieux ce groupe, je retournerai certainement les voir, promis !
Bilan de cette deuxième journée : la plupart des promesses ont été tenues, ça on en est sûr. Enfin, si tant est qu’on ait jamais vu les groupes qui passaient. Car il se murmure avec insistance que les prestations de Down, Accept et Kiss étaient bien, mais sans commune mesure avec leurs précédents passage au Hellfest. En tout cas, moi qui ne les avait jamais vu, je ne pouvais pas faire la comparaison, et je ne pouvais qu’être surpris ! Et il en est de même pour la troisième et dernière journée, qui vous est contée dans l’article numéro 3.
Et c’est le moment de retrouver Greil : « Vu que tous les autres sites c’est de la merde (surtout Instagram et jeuxvideo.com), retrouvez nous sur la page Facebook (Ici) et sur notre compte Twitter (Là). Vous verrez on est trop cool ! Bisous sur le bout »
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