Critique : Nocturnal Animals – L’Antre du Greil
J’ai un petit peu de retard mais comme il s’agit du premier article de l’année, je vous souhaite à toutes et à tous une excellente année 2017 ! Étant donné que nous avons toujours cette mode des bonnes résolutions, je me suis dit que j’allais essayer d’en prendre quelques-unes concernant le site. Il y aura donc quelques changements ici et là au fur et à mesure. Rien de bien méchant, mais des petits détails dans les articles qui j’espère amélioreront le tout. Cela va sans dire que j’ai également comme bonne résolution de 2017 de faire un meilleur boulot qu’en 2016 et de vous fournir des meilleures critiques. En gros c’est simple : à la fin de 2017, je veux ressentir en me lisant que je me suis amélioré en comparaison à la fin de 2016.
Il y aura du travail, mais la motivation est là !
Mais nous ne sommes pas ici pour parler de banalités de début d’année. Nous sommes là pour parler cinéma ! Et en cette première semaine de janvier, un film avait retenu mon attention : Nocturnal Animals. Je ne connaissais rien au projet, je voyais juste le casting qui me plaisait et la bande-annonce du film ne me laissait également pas indifférent. C’était le film parfait pour commencer mon année dans nos sombres salles de cinéma ! Et il est maintenant temps d’en parler avec vous. C’est la critique de Nocturnal Animals
Nocturnal Animals est un film réalisé par Tom Ford sorti le 9 décembre 2016 aux États-Unis et le 4 janvier 2017 chez nous. Il s’agit de l’adaptation du roman Tony and Susan, écrit par Austin Wright en 1993. Il raconte l’histoire de Susan Morrow, artiste bourgeoise à succès. Alors que sa relation avec son mari bat de l’aile, elle reçoit par courrier le manuscrit du premier roman de son ex-mari Edward Sheffield. Ce roman s’appelle Nocturnal Animals et lui est dédiée. Elle commence à le lire et se retrouve vite happée dans son histoire sombre et torturée. L’histoire de Tony Hastings, un homme qui veut se venger du viol et du meurtre de sa femme et de sa fille en recherchant les responsables avec l’aide d’un inspecteur qui n’hésite pas à sortir du cadre de la loi pour obtenir justice.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser un point important : je n’ai pas lu le roman Tony and Susan. Je ne peux donc pas juger le film Nocturnal Animals au niveau de l’adaptation du matériau d’origine. Je jugerais Nocturnal Animals uniquement sur ce qu’il nous propose en tant que film, non pas en tant qu’adaptation.
Je suis allé voir ce film sans trop savoir dans quoi je m’embarquais. Vu la bande-annonce, je pensais que ce film serait un thriller avec en thème de fond le couple, à l’instar d’un Gone Girl (yeah !) ou de La Fille du Train (moins yeah) par exemple. Et Nocturnal Animals est définitivement un thriller, mais avec une forme très différente. Nocturnal Animals, c’est deux films en un en réalité. Nous avons la réalité avec Susan qui vit sa vie et qui semble ne jamais être satisfaite et nous avons l’histoire du roman. Le film alterne souvent entre ces deux histoires et nous permet de varier le rythme et le ton. Autant vous prévenir : toute l’action et toute l’intensité du film se trouve dans l’histoire du roman. La réalité est beaucoup plus calme et centrée sur le quotidien de Susan et ses souvenirs de son couple avec Edward. Mais le personnage pour lequel nous ressentons le plus d’empathie est très clairement Tony Hastings, le héros du roman.
Le pauvre en prend vraiment plein la tronche dans cette histoire et nous voyons au fur et à mesure sa plongée dans l’envie de se venger quel qu’en soit le prix. Toutes les parties se passant dans l’histoire du roman étaient les parties du film qui me prenaient vraiment aux tripes. Je dois avouer que le personnage de Susan me laissait plutôt indifférent en comparaison. Nous voyons très clairement qu’elle a des problèmes personnels mais c’est une femme très narcissique qui vit un peu dans son propre monde et surtout son propre égo. Il m’arrivait souvent de vouloir à ce que le film retourne dans le roman et qu’on se concentre un peu moins sur Susan.
Après … Je ne suis qu’un homme et je ne vais pas me plaindre de voir la charmante Amy Adams à l’écran.
Les meilleures performances du film sont également dans l’histoire du roman d’ailleurs. Amy Adams continue son envolée et joue toujours de manière remarquable, mais quand nous avons un Jake Gyllenhaal qui n’est pas en reste et un Michael Shannon qui pue la classe et le charisme de l’autre … Ça devient plus compliquée pour elle. Néanmoins, vous pouvez être sûr d’une chose en allant voir ce film : il n’y a pas une seule fausse note en terme d’interprétation. Et je vous ai dit que Michael Shannon pue la classe dans ce film ? Parce que c’est le cas. Je crois que je l’aime.
Nous avons également Aaron Taylor-Johnson qui change de ses rôles habituels pour incarner ici un redneck psychopathe. Tout un programme ! Capillairement parlant par contre, je ne peux pas approuver ce qu’il nous propose ici. Il y a des limites monsieur Kick-Ass ! J’approuve pour cette fois, mais il y a des limites.
La personne que j’aimerais le plus mettre en avant reste quand même le réalisateur Tom Ford, parce qu’il a fait un excellent travail. Sa façon de gérer l’imagerie du film est vraiment intéressante, en jouant sur les parallèles entre l’histoire du roman et la réalité. Cela passe par des plans, des jeux de couleurs, des images similaires … Bref, Tom Ford a fait vraiment du bon boulot et on sent très clairement qu’il maitrise son sujet. Cela pourrait passer pour de la prétention, mais Tom Ford joue uniquement sur l’imagerie du film et sur les symboliques. Nous n’avons pas de fioritures dans la réalisation ou l’envie de montrer qu’il est un artiste. Il laisse le film s’exprimer en lui-même, il n’ajoute pas des astuces de réalisations ou des envies artistiques folles pour se la raconter. Je préfèrerais toujours un réalisateur artisan qui sait très clairement ce qu’il fait à un réalisateur artiste qui fait plein de belles choses pour se la jouer mais qui raconte une histoire sans grand intérêt.
Je vous ai déjà dit que Michael Shannon déchirait dans ce film ? Parce que c’est le cas. Il déchire dans ce film.
Je dois vous parler de la fin du film par contre. Ne vous inquiétez pas, il ne s’agit pas d’un spoil sur l’intrigue ou autre. La fin peut frustrer. Elle m’a moi-même un peu surprise sur le moment mais plus j’y ai repensé, et plus j’ai trouvé que finalement cette fin était amplement suffisante. C’est néanmoins un point sur lequel je veux insister car ça peut décontenancer sur le moment.
Nocturnal Animals est un film maitrisé de bout en bout. Que ça soit dans la réalisation ou dans l’interprétation générale du casting. La différence entre les deux histoires principales se fait cependant ressentir au fur et à mesure. Mais ce n’est pas assez marquant pour que je puisse dire qu’il s’agit d’un défaut. C’est clairement là, mais ce n’est pas non plus dramatique. Il est de ce genre de film qu’on pourrait avoir envie de revoir pour en comprendre toutes les métaphores. Mais il pousse à la réflexion après qu’on l’ait vu, et c’est un excellent signe. On a envie de se rappeler de certains points du film pour arriver au message principal. Bref, vous n’êtes pas encore allé au cinéma cette année ? Je vous conseille de commencer avec ce Nocturnal Animals. Il peut vous décontenancer un petit peu, mais c’est le genre de film qui fait du bien de voir de temps en temps. Ah et Michael Shannon déchire dans ce film.
Aaron … C’est une intervention. Il est vraiment temps qu’on parle de cette coupe de cheveux car ce n’est plus possible.
J’espère que vous avez eu de belles fêtes de fin d’année et que 2017 sera un grand cru pour vous ! Et j’espère également que 2017 sera une excellente année dans le domaine du cinéma ! Je suis optimiste, mais j’y crois. D’ici là, n’hésitez pas à rejoindre la page Facebook du site si ce n’est pas déjà fait ! Parfait pour se tenir au courant des prochaines sorties d’articles, d’avoir des critiques exclusives et autres stupidités liées au cinéma qui me passent par la tête. On se retrouve prochainement et je vous dis à la prochaine ! Allez au cinéma, c’est important !
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