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Mother

[Critique] Mother! – L’Antre du Greil

Je sais ce que vous vous dites … Pourquoi est-ce que je viens vous faire la critique du film Mother de 1996 réalisé par Albert Brooks ? Tout le monde connait ce film par coeur ! Cela risque de vous être surprenant, mais un autre film Mother! sort en 2017. Pour les différencier, on a un point d’exclamation en plus. Vous n’en avez jamais entendu parler ? C’est vrai que la promotion autour de ce film et de son actrice principale est très faible en ce moment.

Bon, diminuons la dose de sarcasme deux minutes. Darren Aronofsky fait partie de ces réalisateurs qui ne me laisse jamais indifférent. Soit je trouve un de ses films barge et j’adore, soit je trouve un de ses films barge et je déteste. Mais c’est une qualité chez lui, je ne reste jamais de marbre devant un de ses films. Et son dernier né Mother! semble ne laisser personne de marbre quand on voit les réactions et critiques que le film reçoit à travers la toile.

Je comptais forcément vous en parler de base étant donné le réalisateur derrière, mais avec ces réactions le film devenait clairement un immanquable pour moi. Oui, je parle bien du réalisateur en guise de raison pour aller voir ce film. Désolé, je ne suis pas fan de Jennifer Lawrence du tout. Non seulement en tant qu’actrice (elle fait le boulot, mais un poil trop surestimée à mon goût de manière générale) mais aussi en tant que personne. Déclarer que les tempêtes aux États-Unis étaient une conséquence pour avoir voté Trump ? Oui, on ne devrait définitivement pas lui confier un micro.

Mais je reste ouvert malgré tout. J’y vais sans le moindre a priori, ni aucunes attentes. Même si on me vend le film comme un chef d’oeuvre, je ne me fais jamais d’idées préconçues de peur d’être déçu. La bande-annonce du film me vend un tripe barge empruntant pas mal du côté du film Rosemary’s Baby (un petit bijoux que je conseille à tous si vous ne l’avez pas vu) et ça me plait. Mais je ne m’attendais qu’à ça : un nouveau trip barge de Darren. La question est de savoir maintenant si c’est un trip et j’adore, ou si il s’agit d’un trip et je déteste. Et cela tombe bien puisque cet article est là pour y répondre !

Je ne vais pas y répondre.

Alors mettons tout de suite les choses au clair : il m’est impossible de vous déconseiller de voir Mother! au cinéma. Pour une raison très simple : nous ne voyons pas de films comme ça avec une telle distribution en France. Ce film est un trip, un hurlement créatif de la part de Darren Aronofsky qui nous livre ici son film le plus « jusquauboutiste ». Je ne peux pas vous déconseiller de voir ce film, mais il m’est impossible de vous dire si vous allez aimer ou non.

Pour un film comme ça, je suis obligé d’entrer un poil dans son propos. Donc je vais vous faire une petite liste des points forts du film bien sympathique, comme ça emballé c’est pesé. Et ensuite je vous donnerais mon avis très personnel sur la question.

Voici donc la liste en question :

  • Jennifer Lawrence est dans un rôle qui hurle la volonté d’un second Oscar. Je ne serais pas surpris si elle était déjà favorite pour une nomination voire une victoire pour l’Oscar de la meilleure actrice. Il y a des larmes, il y a de la tension, il y a du ressenti qui passe à travers le regard … C’est une interprétation pour faire titiller l’inteligencia critique qui gère l’organisation de cette cérémonie. Est-ce que l’idée de la voir avec un second Oscar me plait ? Pas des masses … Mais est-ce qu’elle le mériterait pour ce film ? Oui. Je ne serais pas surpris comme je l’ai dit il y a deux phrases, mais je ne serais surtout pas déçu. Elle nous livre vraiment une grosse performance. Peut-être la meilleure de sa carrière.
  • Une catégorie pour les Oscars dont je suis certain par contre, c’est celui du meilleur son. Et ce film va remporter cet oscar haut la main. Une maîtrise totale du sujet dans ce film comme rarement on a pu le voir. Tout passe par le son dans ce film, et je ne peux être que dithyrambique sur ce point. J’enlève mon chapeau métaphorique pour féliciter Darren Aronofsky et toutes les équipes liées au son dans ce film, ils ont fait un travail tout bonnement exceptionnel.
  • On parle de Jennifer, mais Javier Bardem … C’est Javier Bardem. Le mec est bon dans les mauvais films et très bon dans les bons films … Impossible de ne pas le mettre dans la liste des bons points.
  • Visuellement, un onirisme total qui nous fout une belle claque. Le choix des couleurs etc… Non vraiment, une patte visuelle assez folle !

Bon, maintenant causons du film un peu plus en profondeur et en analyse. Il y aura légèrement du spoiler sur le message du film donc … Autant vous prévenir tout de suite, vous entrez en zone spoiler.

Étant athée et n’ayant peu ou pas de connaissances sur l’histoire de la Bible, je pensais sincèrement que le message du film était plus d’ordre écologique pour tout vous dire. Je sais qu’il y a Jésus avec du vin dans les veines et une dizaine de clochards qui le suivent, mais ça ne va pas plus loin. Alors je ne comprenais pas la portée biblique du message. J’avais saisi tout le concept comme quoi Jennifer Lawrence représente Mère Nature, mais j’y voyais un message comme quoi les humains ruinent tout ce qu’ils touchent par leur égoïsme et égocentrisme.

Une autre interprétation me restait pendant une longue partie du film : je voulais vraiment que ça soit un remake caché de Rosemary’s Baby. L’une des affiches y faisait clairement référence, et je pensais vraiment que ça ne soit pas juste un clin d’oeil. Et à quelques éléments prêts, on avait tout ça. Mais peu importe à quel point j’y projetais cette envie, ce n’était pas là le propos du film.

Cette dernière partie de mon avis est sans doute la plus subjective de tout l’article, donc n’en prenez pas compte en terme d’influence sur votre envie d’aller voir le film au cinéma ou non. Dans tous les cas, allez-y.

J’aime le message du film malgré un sacré pessimisme, mais j’ai haï la façon dont Darren Aronofsky nous le délivre. J’aurais préféré que Darren nous guide dans une salle avec des pièces de puzzle sur le sol pour qu’on puisse le reconstituer nous même. Ici ? Il prend la boîte contenant le puzzle et nous le jette à la gueule de toutes ses forces. Ce film nous vomit son message au visage. Je ne veux pas que les films soient toujours des moments de détente. J’aime un bon challenge comme n’importe qui. Mais au lieu de simplement nous titiller l’esprit pour nous forcer à réfléchir longtemps après le générique de fin, il nous fout des coups de poing métaphoriques dans l’estomac.

J’aime le côté abstrait de cette oeuvre. J’aime le fait que chacun peut y voir sa propre interprétation. Mother! est un inclassable qui sera analysé pendant un long moment. Peu importe son succès au box-office, ce film est destiné à être culte. Certains vont adorer, d’autres vont détester. Des gens quitteront la salle, d’autres marqueront le cuir des sièges tant ils vont serrer les fesses. Ce qui est certain, c’est qu’il va marquer les esprits. Un des meilleurs films de Darren Aronofsky, mais l’un de ses trips les plus barges.

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