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Le Grand Jeu

[Critique] Le Grand Jeu – L’Antre du Greil

L’année dernière, ma première séance de cinéma était pour le film Nocturnal Animals, que j’ai beaucoup apprécié. Je ne sais pas pourquoi depuis j’ai toujours cet objectif en tête d’essayer de faire en sorte de démarrer une nouvelle année avec un bon film. Une envie de commencer sur une bonne note avant de tomber dans l’irrémédiable première grosse crise de nerfs. Cette année elle pourrait arriver très rapidement puisque nous avons Cinquante nuances plus claires qui pointe déjà le bout de son nez.

Cette semaine, il y avait deux candidats intéressants pour la place de premier film de 2018. Nous avions Les Heures Sombres, avec le génial Gary Oldman qui nous montre qu’il est toujours le caméléon que l’on connait. Et nous avions Le Grand Jeu (Molly’s Game en version originale) d’Aaron Sorkin. Mon hésitation fut très brève car j’adore le style d’écriture de Sorkin. Il s’agit normalement d’un scénariste alors pouvoir démarrer l’année avec sa première réalisation ? Oui s’il vous plait !

J’irais sans doute voir Les Heures Sombres, mais pour démarrer l’année, le combo Jessica Chastain / Idris Elba avec Aaron Sorkin au scénario et derrière la caméra était irrésistible.

Le Grand Jeu est une adaptation du roman Molly’s Game: The True Story of the 26-Year-Old Woman Behind the Most Exclusive, High-Stakes Underground Poker Game in the World (oui, le titre est long effectivement), écrit par Molly Bloom en personne puisqu’il s’agit de sa vie dans le monde du poker underground. N’ayant pas lu le livre, il m’ait impossible de vous dire si le scénario d’Aaron Sorkin est respectueux du roman où si il ne s’agissait que d’un point de départ pour qu’il raconte l’histoire qu’il voulait raconter. De toute façon, vous connaissez mon avis sur les films adaptés d’une autre oeuvre : je juge le film uniquement pour ce qu’il est et ce qu’il me propose. Un bon film qui adapte très mal un livre aura de bons retours de ma part et une excellente adaptation dans un mauvais film aura de mauvais retours. Donc pour les fans du livre, désolé d’avance si mon avis diffère du votre !

Connaissant le style d’Aaron Sorkin, je sais que nous allions avoir un film très verbeux. Quand en plus le film nous propose une durée de 2h20, il fallait effectivement accepter que ce n’est pas un film à mettre en toile de fond. C’est un film qui dit des choses, et qui en dit des tonnes. C’est un style d’écriture propre à Aaron Sorkin et ce depuis toujours. Si vous regardez sa fiche Wikipédia, vous verrez que même pour les séries télévisées sur lesquelles il a travaillé, nous n’étions pas sur du léger en terme de dialogue (The Newsroom par exemple, mais surtout A la Maison Blanche, très connue et reconnue aux États-Unis). Ma seule crainte venait du coup de sa casquette de réalisateur, et non pas de sa casquette habituelle de scénariste.

Voir ce duo à l’écran avec une aussi bonne alchimie me filait des bouffées de chaleur dans la salle …
Il devrait être interdit d’être aussi charmant !

Eh bien ce fut une belle surprise parce qu’Aaron Sorkin a un sens du rythme assez intensif ! Le bougre nous propose un premier film de plus de deux heures et pourtant on ne voit pratiquement pas le temps passer durant la séance. Et c’est un parfait équilibre entre des dialogues finement ciselés, des personnages vraiment intéressants et une mise en scène nerveuse qui nous offre ce film très énergique qui embarque le spectateur dès la première minute jusqu’au générique de fin.

Mais de bons dialogues délivrés par de mauvais acteurs n’auraient pas grand intérêt. Heureusement, le casting du film est un sans faute. En terme de jeu et de profondeur de personnage, il s’agit probablement du meilleur rôle de Jessica Chastain à ce jour, qui n’a pourtant pas à rougir de sa filmographie ! Le personnage de Molly Bloom est vraiment un personnage a deux visages et Jessica Chastain nous délivre parfaitement cette dualité présente chez Molly Bloom. Idris Elba pue la classe en avocat, parce que c’est Idris Elba et qu’il pue la classe de manière générale. Mais il nous rappelle également que ce n’est pas un acteur débutant en nous donnant un jeu énergique et qui surtout détonne lorsqu’il parle avec Jessica Chastain. Il y a une vraie alchimie entre les deux qui nous fait nous accrocher à nos sièges, buvant leur paroles.

Petit coucou également à Michael Cera qui joue un rôle différent des rôles auxquels on l’associe et qui s’en sort rudement bien !

La tête qu’il tire dès qu’on fait une blague sur Juno ou Superbad

Démarrer mon année cinéma avec Le Grand Jeu était un réel plaisir et j’ai pris mon pied avec ce film. Mais je ne peux malheureusement pas être totalement dithyrambique avec lui. Il a un élément qui m’a un peu gêné, à savoir Kevin Costner. Alors, pas l’acteur en lui-même je vous rassure. Je n’ai pas de problème du tout avec lui ! Sauf si on apprend bientôt que lui aussi a des casseroles de harceleur sexuel dans les pattes et dans ce cas j’aurais un problème avec lui. Non j’ai un soucis avec ce qu’il représente dans le film, à savoir un problème de relation avec le père pour le personnage de Molly Bloom.

Je trouve qu’on avait pas forcément besoin de passer autant de temps sur la relation conflictuelle entre les deux. Non pas que ça soit mauvais ou même cliché. C’est simplement que ça retire un peu de force au personnage de Molly qui du coup nous donne parfois cette impression de faire tout ce qu’elle fait en fonction de cette relation. Ne pas en parler serait une erreur, mais mettre des flashbacks de son enfance au milieu de certaines scènes ajoutait une petite gêne selon moi, ça retirait un peu de crédit à Molly.

Mais c’est peut-être le seul léger point noir dans ce tableau finement réalisé. Vous n’avez pas besoin de connaître les règles du poker pour apprécier ce monde, ou plutôt la façon dont le monde est décrit dans ce film. Et je n’ai pas besoin de vous dire qu’Aaron Sorkin montre avec son premier film qu’il compte bien avoir sa place dans la cour des grands réalisateurs du moment. J’espère de tout coeur qu’il réalisera d’autres films car si il peut encore s’améliorer, ses films vont devenir de vrais petits événements. En tout cas, foncez voir Le Grand Jeu car pour démarrer l’année 2018, nous avons déjà un grand cru !

Elle m’a rappelé dans ce film pourquoi j’appelle Bryce Dallas Howard « Pas Jessica Chastain » et non l’inverse.

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