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Blade Runner 2049

[Critique] Blade Runner 2049 – L’Antre du Greil


Avec son film Premier Contact, le réalisateur Denis Villeneuve nous montrait que la science-fiction était une corde de son arc qu’il maitrisait parfaitement et ce du premier coup. Néanmoins, quand on apprend quelques temps après que son prochain film ne serait rien d’autre que la suite de Blade Runner, sorti il y a 35 ans maintenant, les craintes sont présentes et pour de bonnes raisons. Que l’on aime Blade Runner ou non, il faut reconnaître que son statut de film culte n’est pas arrivé par hasard.

Nous pouvons ressentir les influences sur la pop-culture à travers le monde qu’a eu ce film. Visuellement et en terme d’univers, Blade Runner était un véritable uppercut qui n’a laissé personne indifférent. Mais le film n’a obtenu son statut que bien des années plus tard avec de nouvelles versions. Blade Runner fait partie de ces films où en plus de demander à quelqu’un si il l’a vu, il faut ensuite compléter la question en lui demandant quelle version du film il a vu. Personnellement ? Je n’ai vu que la Final Cut du film qui est réputée comme étant la meilleure. Donc je n’ai pas vraiment la curiosité malsaine de voir ce que les autres versions de Blade Runner nous proposent pour qu’on ait eu un besoin de changement.

Et pour tout vous dire j’aime bien Blade Runner, mais je ne l’adore pas. L’univers est fantastique, la musique est culte … de ce côté, rien à dire. Mais les soucis en terme de rythme sont très présents et surtout la romance entre les personnages de Deckard et Rachel était assez inutile selon moi. Mais je comprends son rang de film culte, ça aucuns soucis. Je veux juste être franc avec vous pour vous montrer où je me positionne quant aux attentes que j’avais pour ce Blade Runner 2049

Nous avons donc Denis Villeneuve derrière la caméra pour remplacer Ridley Scott à l’époque (et tant mieux parce que le papy ne nous offre plus vraiment de bons films depuis quelques années) qui a l’insurmontable tâche de proposer une suite à film de science-fiction adoré à travers le monde. Il faut déjà reconnaître les bolox du monsieur pour avoir accepté un tel projet. Mais est-ce qu’il a réussi ? Est-ce que Blade Runner 2049 est à la hauteur des immenses attentes qui reposent sur ses épaules ? Il est temps de voir ça !

Avant d’entamer la critique pure du film, je voulais vous prévenir sur deux points :

– Pas de spoilers dans cet article. Si vous n’avez pas encore vu le film et que vous souhaitez le voir, ne vous en faites pas je ne révèlerais rien pour ce qui concerne l’intrigue.
– Voir le premier Blade Runner est une bonne chose pour apprécier entièrement cette suite. Mais Blade Runner 2049 fait un bon boulot à ne pas en être entièrement dépendant et en nous expliquant ce que nous avons besoin de savoir sur les éléments de l’histoire du premier opus qui ont une influence dans cette suite. Il n’est donc pas obligatoire d’avoir vu le premier film, même si je vous encourage tout de même à le faire.

Je n’ai vu que la première bande-annonce du film lorsqu’elle était sortie. Je voulais voir le film le plus « vierge » d’informations possible pour conserver la surprise jusqu’au bout. Et avec 35 années qui séparent les sorties des deux films, je me disais que nous aurions une sorte de semi-reboot. Cela ferait bien suite aux événements du premier film mais Harrison Ford ne serait présent que le temps d’un caméo à tout casser et nous partirions dans une nouvelle direction. Mais non, nous sommes bien dans la continuité des événements de Blade Runner 30 ans après la fuite de Deckard avec Rachel. Mais le film ne se repose pas uniquement sur la nostalgie des fans du premier opus puisque nous avons une flopée de nouveaux personnages qui apparaissent ici.

J’aimerais qu’Harrison Ford soit comme ça lorsque Steven Spielberg vient chez lui pour lui parler d’un cinquième Indiana Jones.

Et de ce côté je dois reconnaître que le casting est globalement très réussi. Ryan Gosling dans son rôle principal est bon et juste au niveau du ton, il ne fait pas tâche dans cet univers. J’ai surtout été surpris par la relation entre son personnage et celui d’Ana de Armas. Sans trop vous en révéler : c’est une part importante du film car elle installe vraiment le personnage de Ryan Gosling. Et cette relation fonctionne vraiment. J’avais peur car la relation entre Deckard et Rachel dans le premier était globalement ratée selon moi comme je l’ai dit plus haut. Mais ici, aucuns soucis à signaler sur la romance. Bon point également à Ana de Armas. Ne l’ayant vu que dans des mauvais films jusqu’ici (Knock Knock … Bon sang mais quelle perte de temps ce film), je me contentais de penser qu’elle était uniquement un physique. Mais dans Blade Runner 2049 elle montre aussi qu’elle peut être touchante. Alors je reconnais mes erreurs de jugement ! Mea culpa Ana ! Sans rancune ?

Nous avons également un rôle secondaire pour ce bon vieux Jared Leto. Il faut savoir qu’à la base, le personnage était écrit pour être incarné par David Bowie. Et j’avoue que j’aurais adoré voir David Bowie dans son rôle. Mais ne crachons pas dans la soupe, Jared Leto s’en sort tout à fait décemment.

Cela expliquerait pourquoi il a accepté le rôle du Joker si il ne pouvait pas lire le script …
Ou plutôt la tentative de script de Suicide Squad

Mais la star de Blade Runner 2049, tout comme dans Blade Runner à son époque, ce n’est pas un personnage en particulier. La star du film est l’univers lui-même.

Je l’annonce ici : Blade Runner 2049 nominé aux Oscars dans la catégorie « meilleure photographie ».
OBLIGÉ !

Comment ne pas être dithyrambique face à cette réalisation parfaite de Denis Villeneuve sincèrement ? Blade Runner 2049 dure pas moins de 2 heures et 45 minutes. C’est beaucoup. Et le film prend vraiment son temps à installer son univers. Je pense sincèrement qu’entre les mains d’un autre réalisateur, ça n’aurait rien donné. Mais ici ? On a la mâchoire qui se déboite plusieurs fois face à certains plans. L’univers est toujours aussi fascinant, les décors, les choix de couleur … Ce film est d’une beauté à couper le souffle.

Au point où je pense annoncer sans prendre trop de risques que le film va être nominé aux Oscars. Et dans plusieurs catégories. Le rythme du film est lent et posé mais accompagne parfaitement l’ambiance visuelle très forte du film.

C’est aussi une réussite en terme de ton et de thèmes. Les thèmes du film sont les mêmes thèmes que dans le premier opus, mais posés sous la forme de questions différentes. J’y vois personnellement non seulement une continuité à Blade Runner, mais aussi une véritable lettre d’amour de la part des scénaristes au premier film.

Trop beau bon sang !
Et meilleur qu’Hatsune Miku.

Blade Runner 2049 est un tour de force à notre époque. Il s’agit du parfait anti-blockbuster. Le film n’a aucune volonté de rythmer son film avec des artifices de montage ou en mettant plus d’action que nécessaire. Le film prend son temps, gère son rythme et installe son univers avec une maitrise qui frôle la perfection. J’oserais même aller en plus loin en déclarant que personnellement, je préfère Blade Runner 2049 au premier film. Le rythme y est mieux géré alors qu’il dure 45 minutes de plus et la romance est l’un des meilleurs points du film contrairement au premier où il s’agissait du plus gros point faible.

Est-ce que cette suite marquera les esprits et atteindra le rang de son ainé ? Impossible de répondre. Et pour être franc si vous voyez des critiques répondre à cette question, c’est un petit peu une blague. Le premier n’a atteint son rang de film culte que des années plus tard, avec des critiques moyennes à son époque. Alors je ne vais pas prétendre avoir la science infuse en répondant à une question dont il est évident que la réponse ne sera possible que dans quelques années. Mais ce que je peux vous dire, c’est que Blade Runner 2049 est le meilleur film de science-fiction de l’année. Ce que je peux vous dire c’est qu’il n’est pas pour tout le monde, et c’est ça qui le rend si bon. Nous ne sommes pas devant un simple blockbuster qui joue sur une vague de nostalgie pour nous imposer une nouvelle saga à travers la gorge. Nous sommes non seulement devant une lettre d’amour à l’oeuvre originale de Ridley Scott, mais aussi et surtout devant une lettre d’amour au genre de la science-fiction.

Merci Denis Villeneuve. C’est avec des films comme celui-ci que je me souviens pourquoi j’aime tant ce genre.

Par contre je veux bien être gentil, mais je ne veux pas 150 versions du film.
Je ne veux pas d’une version finale de Blade Runner 2049 dans une dizaine d’années nous sommes d’accord ?

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