Chronique Série #03 – Battlestar Galactica 2003 S01 – L’Antre du Greil
Tout d’abord, note aux puristes :
La chronique, et les autres qui suivront à propos de la série, portera exclusivement sur la série de 2003. Evidemment, je ferai des parallèle avec celle de 78. Je ne ferai pas un pamphlet sur le fait que la série originale est mieux ou l’inverse etc etc etc… vous savez, les grands débats de fans de SF à propos des séries, leurs reboots et autres joyeusetés…
Je sais qu’il est inadmissible que Starbuck ait des boobs pour certains fans, mais c’est une réinvention de la série, pas une copie remasterisée. On ne prend pas les mêmes et on recommence. On prend la même base de départ et on ajoute sa sauce.
Deuxième note :
Quand je parle d’une série, je fais bien entendu des résumés de la saison, ce sont donc forcément des spoilers pour ceux qui ne les ont pas vu.
Une version actualisée de la Cène avec nos personnages principaux
Battlestar Galactica est une série de science fiction mêlant space opéra dans un cadre militaire post-apocalyptique teinté de philosophie et de prises de tête psychologiques. Elle est produite et scénarisée par Ronald D. Moore, connu pour son travail sur Star Trek.
C’est bien gentil de nous dire tout ça mais raconte un peu ce qu’il se passe dans la série de façon rapide?
Bien entendu. Alors, la série propose de suivre les survivants d’un holocauste nucléaire à bord d’un vaisseau militaire, le Battlestar Galactica et une flotte civile sous son commandement. Les humains ont créés des humanoïdes robotiques appelés Cylon (cybernetic life-form node). On apprend au cours de la série qu’il y a plusieurs modèles humains cylons, 12 en plus des cylons à proprement parlé (le toaster de baaaase !). Ils ont tout plein de copies et quand ils meurent, ils se téléchargent dans un corps vide.
Entre la série originale et la réinventée, l’origine des cylons évoluent.
78 VS 2003
En effet, les cylons dans les séries de 78 et 80 sont des êtres reptiliens qui ont donné vie à des machines qui se sont rebellées et ont tués leurs créateurs. Elles prirent leur nom et devinrent les cylons. Dans le cadre de la série réinventée, les cylons ont été créés par le Dr. Graystone (série Caprica) afin de rendre un corps à sa fille décédée dont il conservait une copie de l’esprit. Je parlerai de cette série une autre fois ! Ces cylons sont monothéistes à l’instar des humains qui sont polythéistes (sur une structure de dieux tirés de la mythologie grecque). La série emprunte à plusieurs mythologies européennes durant les épisodes pour certains concepts, certains noms de lieux, certains noms de personnages.
Ils les utilisèrent pour toutes les taches de la vie courante, de la construction au ménage. Ils finirent par se rebeller contre leurs créateurs ce qui engendra une guerre. BSG se situe chronologiquement 40 ans après l’arrêt de la guerre contre les cylons.
Ceux qui voudraient sauter le résumé du pilote et de la série : passez directement à son commentaire, c’est balisé : vous pouvez y aller !
Début du résumé du pilote & de la saison 1
Zong Zong Zong Zong…
Le pilote débute sur ces mots :
L’Homme créa les Cylons.Ils furent créés pour faciliter la vie dans les Douze Colonies.
Puis le jour vint où les Cylons décidèrent de tuer leurs maîtres.
Après une longue lutte sanglante, un armistice fut déclarée.
Les Cylons partirent pour un autre monde qui leur appartiendrait.
Une station spatiale éloignée fut construite où
Cylons et Humains pourraient entretenir des relations diplomatiques.
Chaque année, les Coloniaux envoient un officier.
Les Cylons n’envoient personne.
Personne n’a plus aucune nouvelle d’eux depuis 40 ans.
Cette année, les cylons dont une cylon d’apparence humaine (un exemplaire de Numéro 6) débarquent à la Station et la font péter : La guerre est lancée mais les humains ne le savent pas encore.
L’attaque thermonucléaire surprise a été permise par la stupidité d’un homme : Gaïus Baltar, génie de son époque, grand queutard devant les Eternels ou l’Eternel mais ça on y reviendra.
Dans la série originale, Baltar était un traitre permettant aux cylons de pouvoir réattaquer les humains. Sur ce point, hormis la façon de tourner la traitrise, le fait que Baltar est un traitre est conservé.
Il fut charmé par une copie de Numéro 6, qu’on appelera plus tard Caprica 6, afin qu’elle puisse accéder aux codes d’accès des systèmes de défenses des colonies. Le largage de bombe commence. Les principaux moyens de défenses des 12 colonies de Kobol (les humains proviennent d’une planète, Kobol, et en sont partis suite à une catastrophe pour rejoindre 12 (13 !!) planètes et y établirent des colonies).
Il sera sauvé par Numéro 6 lors d’une explosion nucléaire car elle fera rempart de son corps. Il rejoindra le Galactica via le vaisseau de Sharon « Boomer » Valerii et Karl « Helo » Agathon qui lui restera sur Galactica car le vaisseau est trop plein et qu’il préfère que le plus grand cerveau de l’humanité le remplace.
Comme d’habitude, c’est à cause d’une mamie à qui on doit céder la place…
A bord du Galactica dirigé par le commandant Adama, on se prépare à recycler le vaisseau en musée. Il est le dernier de sa génération à être en service, en effet, ses systèmes informatiques ne sont pas en réseau afin de ne pas subir un hackage globalisé par les cylons, de même que ses vaisseaux de combat, les Viper Mark-II sont des versions obsolètes de la catégorie Viper. C’est ce qui fera que le Galactica résistera à l’assaut cylon. Il ne peut pas être désactivé par des attaques informatiques, ce qui est le cas de tous les autres vaisseaux plus récents, piratés tours à tours grâce aux informations recueillies par Caprica 6.
En guise de premier conflit au sein de l’équipage, on assiste à une partie de poker avec des cartes hexagonales avec des membres de l’équipage mais surtout la meilleure pilote de Viper, Kara « Starbuck » Thrace et le Commandant en second, le Colonel Saul Tigh. Starbuck titille Saul sur ses problèmes de couples et cela finit en bagarre entre les deux. Starbuck est aux arrêts.
Archi gros bug de la part des fans de la série, Starbuck est une femme ! Mais elle continue de fumer des gros cigares et se comporter comme une brutasse.
Sur le vaisseau, on assiste au retour du fils d’Adama, Lee « Apollo » Adama. Toujours haineux contre son père de la disparition de son frère Zak, 2 ans plus tôt. Il part visiter Starbuck en prison et se plaint du fait que son frère est mort sans prendre en compte que Starbuck était fiancée à Zak et qu’elle pouvait être aussi peinée de ses propos.
Salut les filles ! Moi c’est Jamie Bamber, je joue Apollo
Les survivants des explosions nucléaires arrivant à prendre la fuite via des vaisseaux sont mis en troupeau par ce qui deviendra la nouvelle présidente des Colonies, Laura Roslin. Elle dut cependant faire un choix parmis les vaisseaux. En effet, certains ne peuvent pas faire de bond dans l’espace (bond plus rapide que la lumière ou bond PRL) afin de pouvoir rejoindre le Galactica au niveau d’une station spatiale servant de dépot d’arme cachée des cylons par un nuage radioactif.
La flotte avec au centre le Galactica, en bas à droite, le Colonial One.
Une partie de la flotte est donc abandonnée et quasiment détruite par les cylons dans les minutes qui suivèrent. Sur la station, se trouve un modèle cylon, Leoben, affecté par les radiations. Il piège Adama dans des conduits de la station mais Adama finit par le tuer. Ils y piègent une personne suspectée d’être un cylon par Baltar aidé par sa projection de Numéro 6, Aaron Doral.
Roslin finit par convaincre Adama que la guerre est perdue et qu’il faut trouver une autre planète et « faire des bébés ».
Baiserrrr BAISER BAISER BAISER !!!!
Le Galactica se met en position pour défendre la flotte qui effectue un bond PRL vers une autre destination pendant que les cylons assiègent le nuage. Il y a de nombreux morts et Adama pour regagner le moral des troupes leur apprend que lors du dispatchement des colonies de Kobol vers les planètes qui viennent d’être détruite, une treizième colonie s’est dirigée vers la Terre et qu’il sait où elle est. C’est évidemment un mensonge… quoique ! Le pilote se termine sur des copies de Numéro 6, Leoben, Doral et un autre modèle qui n’est autre que Sharon venant délivrer le Doral coincé sur la station spatiale. On a donc un cylon qui s’ignore sur Galactica et des cylons qui déclarent devoir éliminer l’humanité.
Le tableau est enfin dressé. Passons à la saison 1 si vous le voulez bien.
On débute un épisode sur ces phrases en général.
Les Cylons ont été créés par l’Homme. Ils se sont rebellés Ils ont évolués Ils ressemblent et se sentent humains. Certains sont programmés pour penser qu’ils sont humains. Il y a beaucoup de copies et ils ont un plan.La saison sera découpée en plusieurs axes principaux :
On suit l’évolution du cancer de Laura Roslin. A défaut de traitement conventionnel, elle s’est tournée vers …
DE LA DROGUE !
en utilisant des extraits de « Chamalla ». C’est une plante hallucinogène. De ce fait, la présidente subit des hallucinations en public ou fait des rêves quasi prémonitoires correspondant aux écritures sacrées de la Pythie.
En gros, le monde est en perpétuel cycle. Création, évolution, destruction. Tout ce qui se passe actuellement est déjà arrivé et arrivera encore.
On n’est pas loin de la vision du Ragnarok de la mythologie nordique.
Il y a au début de la saison un contentieux entre Lee et son père à propos de la mort de Zak. Quand Starbuck leur révèle que finalement, c’est de sa faute, cela permet d’entamer un processus de réconciliation entre les deux hommes. C’est à ce moment-là qu’elle disparait lors d’une manœuvre d’entrainement de nouveaux pilotes de viper. En effet, ils se retrouvent attaqués par une flottille de chasseurs cylons. Starbuck les affronte seule et gagne mais son viper est endommagé et elle tombe sur une planète avec un autre chasseur cylon. Malgré la rancœur que lui porte à ce moment le commandant Adama, il fera tout pour la retrouver. Elle finira par revenir de justesse au bercail en pilotant le chasseur cylon qui s’était crashé avec elle. Un gros souvenir de balade !
Grand effroi au sein de la flotte, il existe des cylons à forme humaine et on peut en trouver à bord des vaisseaux de la flotte coloniale. Mais ceux-ci ne sont pas forcés de connaître leur nature robotique comme Boomer.
Celle-ci se met à réagir bizarrement. En effet, elle se réveille trempée dans ses quartiers avec dans son sac des détonateurs. Elle se demande pourquoi et va à l’armurerie les déposer sauf qu’il en manque !
Il s’avère qu’ils ont été posés dans les réserves d’eau du vaisseau. Grâce à leur charge de C4, ils explosent et tranchent le flanc du vaisseau, libérant ainsi la précieuse eau dans l’espace.
De ce fait, le vaisseau doit partir en chasse dans l’espace pour trouver de l’eau. Ils finissent par en trouver sur une lune mais les conditions d’extraction sont inhumaines. Ils décident donc de demander aux prisonniers du vaisseau qui les transportent leur aide. Elle est tout d’abord refusée par leur leader, Tom Zarek, terroriste de la colonie Sagittaron. Ils prennent en otage la délégation envoyée par la présidente et le commandant afin d’obtenir des droits.
Tom Zarek est joué par Richard Hatch qui détenait le rôle d’Apollo dans la série originale. On a donc lors de l’épisode un affrontement psychologique Apollo vs Apollo assez intense.
Par exemple, la démission de la présidente et l’organisation de nouvelles élections au sein de la flotte.
Ils finissent par avoir gain de cause grâce à Apollo.
On sent le lourd héritage laissé par son grand-père, avocat (voir série Caprica)
Sharon devient perplexe sur sa nature humaine et demande à Baltar, qui est missionné pour créer un détecteur de cylon, d’être son cobaye. Il accepte et découvre qu’elle est une cylon sauf qu’il fausse les résultats et lui annonce qu’elle est humaine.
Helo est coincé sur Caprica. Il fuit à travers la forêt pour éviter des centurions cylons. Mais il se retrouve impliqué dans un plan mystérieux impliquant une copie de Boomer. Celle-ci tombe véritablement amoureuse de Helo. Selon les plans cylons, ils finissent par coucher ensemble. Quand Helo découvre le poteau rose, il essaye de l’abattre mais elle lui annonce qu’elle est enceinte.
CA Y’EST ! Le premier hybride cylon-humain est en route !
Roslin persuadée d’être la réincarnation de la Pythie avoue à Starbuck qu’Adama a menti à propos de la Terre mais qu’elle pourrait lui montrer la vraie route. Elle lui demande d’aller récupérer un artefact sur Caprica grâce à un bond PRL du chasseur cylon. Sensée détruire une base en orbite sur la planète Kobol où les protagonistes sont arrivés, elle annonce à Adama qu’elle est déçue de ses mensonges et se tire sur Caprica. Elle croisera Helo sur la planète occupée.
Boomer commence à péter un cable après l’annonce de Baltar comme quoi elle est cylonne et tente de se suicider. Oh zut, elle a mal évalué la puissance de son revolver et s’est tirée dans la joue.
Ne rigolez pas mais ça arrive plus souvent que l’on ne croit dans les tentatives de suicide.
Elle se remet de ses blessures mais reste toujours perdue. Sensée détruire la base cylonne grâce à une ogive nucléaire, elle découvre en posant la bombe des copies d’elle-même. Elle prend peur et retourne dans son Rapace (un petit vaisseau). En voulant serrer la main du commandant Adama qui la félicitait du succès de l’explosion de la base cylon, elle sort son revolver et l’abat sur la table de commande de la salle de contrôle. Sa nature cylon est enfin sortie au grand jour.
Fin du résumé du pilote & de la saison 1
La saison 1 n’étant même pas commencée, on nous envoie dans la tronche un pilote de 3h. Il faut avoir du courage pour débuter une série en se collant un film de 3h. C’est probablement ce qui m’a découragé le plus lorsqu’on m’a incité à regarder cette série. J’ai du l’avoir sur l’ordinateur pendant un semestre sans forcément y jeter un oeil. Puis un jour de grand craquage post partiel, j’ai regardé le pilote.
Honnêtement, on ne voit pas les 3h passer. Il est assez bien rythmé pour qu’on ne stagne pas sur une scène.
On fait des bonds entre ce qui se passe dans le Galactica, ce qui se passe dans le vaisseau de la Présidente, ce qui se passe sur Caprica avec Helo et Boomer
Ca manque peut-être de pew pew pew et tatatatata. Oui, le Battlestar Galactica tire des missiles. On n’a donc pas de rayons lazer ou ce genre de trucs à bord. Du gun conventionel (à la rigueur balles incendiaires) et des missiles conventionels qui font boom. C’est peut-être ce que l’on peut reprocher à la série. Elle est trop axée sur les personnages et pas assez sur l’espace. Il y a quelques scènes de combat mais elles ne sont pas très épiques. Pan pan et au lit.
Si vous cherchez une série où ça se castagne, vous pouvez passer votre chemin. BSG est plutôt une série amenant une réflexion personnelle. On peut s’identifier aux personnages même les plus vicieux car ils possèdent tous une part d’humanité dans tout ce bordel. Entre le fait qu’on ait merdé avec les cylons et qu’ils nous le font payer, les conflits théologiques à propos du dieu unique cylon et le polythéisme des humains, les relations qui évoluent entre les personnages, ça ne laisse pas trop d’espace pour du combat pur et dur.
En rang d’oignon, ça va péter ! ou pas.
la saison commence sur les chapeaux de roue, l’épisode est rythmé par les comptes à rebours de 33min.
Dites 33 !
En effet, lors de chaque bond PRL, les cylons débarquent au bout de 33 min. Ils finissent par arrêter quand le vaisseau qu’ils suivaient est détruit. Cet épisode a été salué par la critique et certains acteurs de la série l’ont désigné comme un condensé de la série en totalité.
Chaque personnage a ses propres démons. Il règne une franche camaraderie au sein du Galactica. Ils ont servis ensemble, ils sont dans la même merde, ils essayent de faire avec, avec les moyens du bord. Chaque personnage principal ou régulier aura sa part de gloire au cours de la série (ou durant les épisodes online intersaisons).
On nous vend aussi du sexe grâce à la version imaginée par Baltar de Numéro 6. Il baise à quasiment chaque épisode ou du moins en est pas loin.
Parce que oui, au delà du fait que les cylons puissent être sous forme humaine, on nous vend aussi du rêve avec des cylonnes assez bien foutues.
Bah oui, ça change du toaster de mamie
La série a pourtant fait l’objet de coupes budgétaires durant les tournages. Cela a été représenté dans l’univers par cette forme octogonale des pièces, des portes, des cartes à jouer, des feuilles.. Tous ces bords coupés représentes les coupes dans le budget.
Aucun épisode n’est redondant avec le précédent. Ils peuvent se suivre au niveau des intrigues mais le contenu reste différent. Chaque épisode est fignolé pour être une quasi entité à lui tout seul. Ils sont sur un format 42min qui permet de ne pas épuiser l’attention du spectateur.
La fin de la saison laisse le spectateur dans une transe. On assiste à la quasi-mort d’un personnage en guise d’image de fin. On se dit merde qu’est ce qui va se passer après, comment tout va se goupiller à la saison suivante.
Achetez, regardez, savourez la série.
So Say We All
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